Au fil de l'eau

A Madrid, Niceto est un vieil homme qui passe sa retraite accompagnés par ses vieux copains avec qui il continue de refourguer dans la rue du matériel volé, des montres, et autres objets du même genre. Bien sur c’est un délit, mais la police traite tout ça avec nonchalance. Néanmoins, quand un à un les membres de ce petit groupe commencent à être assassinés, Roman et Alvaro, le fils et le petit fils de Niceto s’inquiètent, et encore plus quand leur aïeul disparait à son tour…

Par fredgri, le 1 septembre 2016

Notre avis sur Au fil de l’eau

Pour cet album, nous retrouvons, seul aux commandes, Juan Diaz Canales que nous connaissons surtout grâce à ses scénarios sur Blacksad ou le nouveau Corto Maltese.
Pour l’occasion, il nous entraîne dans l’Espagne actuelle, sur les traces de ces hommes qui perdent leurs repères, qui tentent de survivre avec leur maigre retraite, sans ne plus avoir rien à faire d’autre que s’arranger de petits larcins, de reventes douteuses, de rendez-vous réguliers au bar, tous ensemble pour jouer aux cartes.

On sent bien que progressivement Niceto n’est pas bien avec cette vie dans laquelle il ne se retrouve plus, avec ses espoirs, quelques vieux secrets entre lui et ses amis. Toutefois, Diaz Canales ne force pas réellement les atmosphères, il se concentre sur la relation entre le vieil homme, son fils médecin légiste et son petit fils qui travaille dans une association qui aide les plus démunis. Il n’y a pas vraiment de tension entre eux, Roman et Alvaro sont attentifs et bienveillants et chacun essaye d’aider le vieil homme autant qu’il est possible ! Non, tout le drame se passe dans la tête de Niceto, dans sa désillusion et dans ce qui s’attaque à son groupe…

En contre partie, je trouve que Diaz Canales reste pratiquement tout du long en retrait par rapport à ce qui se joue devant nous. La douleur reste assez diffuse, il y a beaucoup de non dits… On referme la dernière page avec le léger sentiment d’être un peu passé à côté de plus important, de n’avoir qu’à peine abordé ces personnages… Ca manque un peu de "parti pris" globalement, on est dans un récit intimiste, mais qui reste elliptique, ça n’est pas non plus du récit noir, car ces morts sont presque des éléments du décor, presque pas émouvantes et c’est dommage qu’il n’y ai pas plus d’implication, de "corps et âme", pour faire vibrer tout ça, pour installer une vraie atmosphère plus franche !

En attendant, Diaz Canales nous offre un album assez touchant, servi par un très agréable graphisme en noir et blanc qui nous fait espérer de le retrouver plus souvent derrière ses pinceaux !

Par FredGri, le 1 septembre 2016

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