Au pied des étoiles

José Olivares est professeur de physique dans un lycée de Grenoble. Depuis longtemps il rêve d’emmener ses élèves au Chili, pour voir les étoiles dans le désert d’Atacama, où se trouvent les grands observatoires d’Atacama. Il a alors proposé à Emmanuel Lepage et Edmond Baudoin de mettre ce périple en images. Initialement prévu en avril 2020, le voyage est reporté en décembre 2021, pour différentes raisons, comme une tumeur maligne découverte chez Lepage, ou tout simplement le Covid qui déferle sur le monde. Au moment ou la première expédition, sans les lycéens, débarque, les élections présidentielles au Chili sont au cœur de l’actualité. Dans ce cadre très mouvementé, les deux artistes commencent à poser sur le papier leurs premières impressions, ils abordent ce que traverse le pays, le plaisir de travailler avec un ami, la nécessité de transmettre les couleurs, les sensations qui les enveloppent, les gens qu’ils rencontrent… Ils vivent une expérience de vie extrêmement forte…

Par fredgri, le 3 mars 2024

Notre avis sur Au pied des étoiles

Qu’il s’agisse d’Emmanuel Lepage ou d’Edmond Baudoin, chacun entretient depuis longtemps un rapport très profond avec son art, une intimité émouvante qui vibre au fil des albums. Avec ce projet qui leur est proposé, le premier continue son passage aux albums documentaires, tandis que le second perpétue ce long dialogue au monde qu’il a entamé depuis pratiquement ses débuts. Mais c’est surtout une belle occasion de se retrouver, de dialoguer ensemble en plongeant dans un pays en pleine ébullition.

Il suffit, dans un premier lieu de feuilleter l’album, près de 260 pages entre journal de voyage, correspondance, instantanés d’un périple fait de rencontres, de découvertes, pour rapidement se rendre compte de la complicité très communicative qui s’est tissée entre Lepage et Baudoin, deux artistes qui, malgré tout, continuent de s’interroger sur leur Art, sur cette nécessité de le transmettre, de se révéler aux autres. Leurs deux approches sont pourtant aux antipodes l’une de l’autre, néanmoins, on ressent ce besoin de capturer l’essentiel, ce petit quelque chose qui nous émeut, qui nous fascine dans les contours d’un visage, dans le détail d’un décor, d’un arbre, ou l’énergie d’une foule qui envahit les rues de Santiago.
Et c’est cette petite flamme qui nous emporte dans ce très bel album qui se dévore petit à petit. Auprès d’Emmanuel, d’Edmond, de José, des élèves et tous ceux qu’ils croisent, nous glissons dans l’histoire du Chili, dans les ruines du régime de Pinochet, nous observons les étoiles, cette infinité qui se devine là-haut. Nous sommes surtout conquis par la sincérité de ces deux artistes qui nous chuchotent leurs commentaires, comme si nous nous trouvions à leurs côtés, sur ces chemins de montagnes, allongés dans l’herbe, ou assis à déguster un verre de vin…

On n’est plus dans un album de bande dessiné classique, pas de grandes histoires édifiantes, juste un moment de vie enrichissant qui nous captive d’un bout à l’autre.

Vous l’avez compris, ne passez pas à côté de cette lecture…

Par FredGri, le 3 mars 2024

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