AU ROYAUME DES AVEUGLES
Les invisibles

 
Londres année 2060 est le décor de cette aventure, et la place qu’y ont pris les hautes technologies fait peur tout en nous faisant observer que bien des gadgets qu’on y voit fonctionner sont plus ou moins en train d’être mis au point à notre époque. De quoi faire de Au royaume des aveugles un récit de science-fiction qui n’en est pas vraiment un, un récit qui s’amuse à nous faire peur en nous tendant un miroir.

L’hypothèse de départ est assez convenue : la vidéo-surveillance à outrance réduit la notion de vie privée et il y a des personnes pour s’insurger contre cela, des personnes vivant avec leur temps et donc équipées de manière non anachronique ; ce qui promet des face-à-face équilibrés entre les différents rivaux que très vite, on arrive à identifier.

Si l’hypothèse de départ n’est pas des plus originales, le fait que le scénariste ait affecté à des clans adverses ses personnages (des gens au départ proches les uns des autres) est une très bonne chose et ajoute à notre envie de savoir la suite. En effet, Laurette et son frère vont se retrouver "contrebandier et gendarme", tout comme le père des deux va en quelques sortes retrouver dans sa vie un rival d’antan : un jeune ex-collègue qui, pour ainsi dire, l’avait poussé vers la sortie.

Album de mise en place et de distribution des rôles, album de présentation des enjeux… Ce tome 1 de Au royaume des aveugles s’avère plus captivant par son histoire et par les antagonismes qu’il tisse entre les acteurs qu’il n’est attirant par son dessin, malheureusement trop pauvre graphiquement, que ce soit côté détails ou côté décors.

Une série à découvrir malgré tout, signée par les auteurs du remarqué Nous ne serons jamais des héros.
 

Par Sylvestre, le 31 mai 2012