AURORA
Phénomènes

En 2046, alors que le monde est touché par la peste bubonique, deux hommes sortant d’une réunion de lancement de projet s’apostrophent sévèrement en haut d’une tour située dans le quartier d’affaires de Francfort. L’un des deux finit par empoigner l’autre et le défénestre sans aucune vergogne. Dans la bousculade qui s’ensuit, le forcené envoie d’autres personnes dans le vide tandis qu’au sol, une jeune femme est tuée par la police alors que celle-ci fonçait dans la foule. Le même jour, dans un supermarché de Khorat, une altercation entre deux hommes pousse les forces de l’ordre à intervenir. L’un des policiers provoque alors sciemment et sans aucune émotivité une tuerie de masse. Quel est donc ce mystère qui semble trouver écho sur tout le globe ? Serait-il en lien avec l’étrange aurore boréale rouge qui a parcouru la planète près de vingt années plus tôt ? Remontons le temps pour tenter de comprendre ces phénomènes ô combien terrifiants !

Par phibes, le 19 décembre 2024

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Notre avis sur AURORA #1 – Phénomènes

Loin d’être en manque de sujets angoissants (Carthago, Prométhée, Bikini atoll, Labyrinthus…) et toujours aussi féru de science-fiction, Christophe Bec repart sur une nouvelle histoire en compagnie de Stefano Raffaele, un dessinateur qu’il connaît très bien pour avoir partagé des récits tels que Pandemonium, Sarah, Under, Deepwater prison….

Sous le couvert d’un premier de couverture pour le moins intrigant et « hémoglobineusement » suggestif, le lecteur est appelé à découvrir un récit fantastique à la thématique percutante. Dès les premières planches, Christophe Bec pose brutalement les bases de ce dernier et nous met dans cette ambiance terrifiante générée par le développement d’une épidémie et par l’interaction de jeunes individus dépourvus d’émotion à différents endroits de la planète. Assurément, ce comportement nécessite quelques explications qui vont arrivées progressivement à la suite d’un retour d’une vingtaine d’années dans le passé.

Cette première partie se veut donc bien cadencée (à la manière du récit de Prométhée) et nous entraîne dans une succession de tranches de vie menaçantes dont le point de départ est l’apparition d’une aurore boréale rouge. On y croise différents personnages que l’on va suivre de leur naissance jusqu’à leur adolescence, tous caractérisés par des traits psychologiques hors norme et des objectifs communs. Il ne fait aucun doute que cet entrelacement de faits inquiétants a pour conséquence de plonger le lecteur dans une réelle obscurité et semble nous préparer à une conjonction démoniaque.

Stefano Raffaele assume sa mise en images d’une manière tout à fait remarquable quant à son réalisme. Conformément à ses nombreux travaux dans le style comics et également dans celui franco-belge, l’artiste italien démontre sa toute puissance pour camper les ambiances en nous offrant des scènes d’une véracité crue, violentes et ensanglantées. Des sensations de toutes sortes sont de mise et donnent encore plus de poids aux propos de son scénariste. Idem pour la belle mise en couleurs de Stéphane Paitreau qui contribue à rendre le message pictural plus accrocheur.

Une bonne entrée en matière à la fois douloureuse et intrigante.

Par Phibes, le 19 décembre 2024

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