AUTRE MONDE (L') CYCLE II
Le mal de lune

Après nous avoir emmenés de l’autre coté du ciel de cet Autre monde, étrange, a la fois si proche et si loin du notre, Rodolphe et Florence Magnin nous entrainent pour ce deuxième cycle dans une aventure aux antipodes du ciel.
La lune a pris une drôle d’apparence, le professeur discerne autour de l’astre solaire d’étranges filaments bleutés. Si dans ce monde, la lune a autant d’influence que dans le notre, il y a fort à parier que cet étrange phénomène aura des répercussions sur les hommes et les animaux.
Dans notre monde, les nuits de pleine lune, les lycanthropes se réveillent, les sorcières se réunissent pour rendre hommage à la nature et farfadets et korrigans dansent la sarabande sur les landes bretonnes. Dans l’autre monde, le phénomène prend des allures autrement inquiétantes. Tout d’abord, les chats disparaissent massivement et, comble de l’ignominie, une cigogne est tuée, le bébé qu’elle apportait a lui aussi disparu.
Jan et le brigadier commencent leur enquête alors que, dans le village, de mystérieux et inquiétants graffitis apparaissent sur les maisons.
Lorsque tous les enfants quittent nuitamment leurs maisons, tous les adultes se ruent sur la lande à leur recherche pour s’apercevoir qu’ils suivent une sorte de lutin malfaisant, à l’instar du joueur de flute de Hameln.
En tentant de capturer la créature, Le Brigadier et Jan sont mordus. Un funeste destin les attend qui les conduira aux enfers où les habitants leur réservent bien des surprises et des aventures.

Rodolphe signe un nouveau scénario où, jouant avec les mythes de la littérature, il développe une histoire toute entière empreinte de poésie, de légèreté, d’humour et de fantaisie.
Dans cet autre monde, qu’il réussit à rendre si différent et pourtant toujours si familier, ses personnages, hauts en couleurs, ont tous une personnalité bien marquée. Des seconds rôles comme les lavandières ou la mort, tout simplement fantastique de deuxième degré, aux quatre principaux acteurs, chacun prend dans le scénario toute la place qu’il peut occuper, aucun temps mort, aucun blanc, le lecteur avance dans l’histoire en même temps que les personnages eux-mêmes et c’est à chaque planche une nouvelle découverte, une situation inattendue, une rencontre improbable.
Rodolphe est un créateur d’atmosphères, d’ambiances, délicates et précises, qui nous entrainent dans un univers étrange mais tangible. L’autre Monde est une fable, une merveilleuse histoire d’amour, d’humour et d’aventure.

Toute la douceur et la malice du scénario est entièrement rehaussée par le trait délicat de Florence Magnin. Elle met en scène ses personnages dans un décor de théâtre d’opérette. Très riches décors d’ailleurs, fourmillants de détails et de fantaisie pour qui s’attarde sur les cases.

L’enchantement est là, et, s’Il n’est pas nécessaire d’avoir lu le premier cycle pour lire cet album, nul doute que vous aurez envie de vous y plonger d’autant qu’il est sorti en intégrale.

Par Olivier, le 11 juin 2011

Jusqu’à ce jour, je ne connaissais pas le talent de Florence Magnin. Bien sûr, son nom ne m’était pas inconnu.
Avec la série Trent, le talent de conteur de Rodolphe m’avait déjà séduit.
C’est donc avec une certaine curiosité que je me suis procuré ce Mal de Lune. Bon, il est vrai que ne n’avais point vu qu’un premier cycle était déjà sorti.
Mais, mon libraire m’avait dit que ce second cycle pouvait bien se lire sans avoir lu le précédent.
L’Autre-Monde est donc une belle surprise. J’ai été surpris par la richesse de cet univers.
Rodolphe est, comme je l’ai dit précédemment, un excellent conteur. Car ici, il y est question de légendes, de contes ou encore des mythes. Comme vous le découvrirez, l’histoire débute par la disparition de chats qui ont suivi un joueur de flûte avant que ce dernier ne tente d’emmener les enfants avec lui, une cigogne qui transporte les bébés s’est fait assassiner et peu à peu, vous verrez d’autres références comme celle-là. En deuxième partie, l’auteur rend surement hommage à l’œuvre de Polanski, Le Bal des Vampires. Vous avez vraiment l’impression de vous retrouver dans l’ambiance d u film lorsque vous êtes dans le château du comte Drak Von Efteling en compagnie de Jan et du Brigadier. Le suspense est à son comble dans les pages finales et vous avez hâte de lire la seconde partie de ce cycle.

Les planches de Florence Magnin sont superbes. Je suis donc conquis par la richesse de son talent. Son dessin et les couleurs directes rendent honneur à cette histoire. Il y a des pages magnifiques et d’autres qui vous laisseront sans voix devant un tel talent.
Elle sait placer l’ambiance , l’atmosphère nécessaire pour vous conduire dans l’Autre-Monde.

Vous avez raté le premier cycle ? Alors, ne ratez pas le second. Il vous donnera vraiment envie de découvrir cet Autre-Monde. Une excellente lecture vous attend dans ces pages.

Par BERTHOLD, le 8 août 2011