Ava, quarante-huit heures dans la vie d'Ava Gardner

Le 7 septembre 1954, l’actrice mondialement connue, Ava Gardner, débarque à Rio de Janeiro pour faire la promotion de son dernier film « La comtesse aux pieds nus ». Très vite, elle marque sa visite de quelques petits caprices de star et tout aussi vite la presse locale interprète ces désirs comme du mépris pour le pays et ses fans. Plus le séjour avance, plus elle est confrontée à cette colère des journalistes qui vont jusqu’à monter de toute pièce des histoires pour la discréditer…

Par fredgri, le 1 novembre 2024

Publicité

Notre avis sur Ava, quarante-huit heures dans la vie d’Ava Gardner

Cet album, comme son titre l’indique, nous transporte dans une sorte de parenthèse brésilienne dans la vie d’Ava Gardner, alors qu’elle entreprend de faire la promotion de « La comtesse aux pieds nus« , le film de Joseph L. Mankiewicz, ou elle tient la vedette au côté de Humphrey Bogart. Mais le film et la campagne de promotion ne sont que des éléments secondaires du scénario qui s’attache bien plus à suivre l’actrice dans son quotidien, au fur et à mesure que les évènements prennent de plus en plus d’ampleur autour d’elle.
Car le principal sujet de l’album c’est la perception parfois déformée que l’on peut avoir d’une grande actrice comme Ava Gardner et toutes les dérives que peut entraîner cette vision qui n’a pas grand chose à voir avec la réalité. Comment un fantasme peut-il pousser des admirateurs frustrés à se transformer en « haters » surexcités… Alors que l’on voit actuellement combien la moindre rumeur erronée peut prendre des proportions extrêmes, quitte à tomber dans le pugilat le plus éhonté, le scénario nous démontre que ces pratiques douteuses ne datent pas d’aujourd’hui…

En suivant cette femme adulée de tous les côtés, on comprend qu’il peut être compliqué d’assumer une image public tout en essayant de s’octroyer des moments de vie privés, sans compte à rendre. L’écriture d’Emilio Ruiz suit donc Ava dans ses gestes de tous les jours, quand elle mange un morceau, se remaquille rapidement, échange avec son agents, sa secrétaire, ou encore refuse de servir de potiche lors d’une soirée à son honneur parce qu’elle est fatiguée. Le scénariste ne sacralise pas l’actrice, il n’hésite pas à la montrer capricieuse à l’occasion, mais insiste aussi sur la différence entre réalité et mensonge. Bien qu’elle apparaisse globalement très sympathique et loin de cette image de diva qu’on aimerait lui coller au front, Ava Gardner irradie, sous les pinceaux d’Ana Miralles, d’un charme qui traverse chaque planche. Elle est belle, elle le sait, souvent même séduisante, elle devient ici une femme qui décide de se tenir face à ses détracteurs, face à la violence de ceux qui veulent la perdre dans des calomnies.

Alors, quelle est la part de fiction, de documentation de cette histoire ? J’aurais bien envie de dire qu’importe. Ce qui compte c’est avant tout de se tenir aux côtés d’Ava Gardner, la magnifique, la sublime, et de comprendre comment tout va s’enchaîner autour d’elle dans cet album particulièrement captivant.

Une très belle découverte.

Très conseillé.

Par FredGri, le 1 novembre 2024

Publicité