Avec ou sans moustache ?
Ancien comédien, Pierre-Jean Rochielle dit P.J. mène une vie plutôt pépère. Partageant ses journées avec son chien Adolph, il s’adonne à une certaine indolence, de son appartement à la terrasse du café tenu par la sémillante Mado. Jusqu’au jour où il reçoit un appel de Willy Vanout, son ancien producteur, qui lui demande de participer à une rétrospective de la saga comique « Les copains » avec tous les acteurs de l’époque. C’est le refus total, P.J. ayant tourné la page définitivement. C’est alors survient la mort de son chien. Totalement désemparé, il erre comme une âme en peine. Mais voilà que Willy revient à la charge et lui propose de tourner un nouvel épisode « des Copains » trente ans plus tard avec tous ses anciens complices. Après réflexion, P.J. se dit que lui-même, étant considéré par ses pairs comme une tête de con, c’est son sosie qui y participera. Et son sosie, c’est lui sans la moustache. Henri Floda est né et se prépare à jouer son plus grand rôle.
Par phibes, le 2 mars 2020
Notre avis sur Avec ou sans moustache ?
Après avoir travaillé en commun sur Le petit chien qui sentait mauvais de la bouche et participé au collectif Projet bermuda, Courty et Efix se retrouvent pour nous immerger dans une comédie portée par un groupe d’anciens acteurs désireux de se retrouver pour une nouvelle équipée cinématographique.
Telle à l’image de la troupe du Splendid qui s’est retrouvée au complet pour le tournage de l’opus 3 des Bronzés quelques 27 ans plus tard, la troupe à laquelle appartient P.J. est donc appelée à faire son come-back. Mais c’est sans compter sur le caractère revêche de ce dernier qui, somme toute, a décidé de retrouver tous ses anciens complices à sa manière. Le concept de départ se veut donc pour le moins intéressant et ouvre des perspectives plutôt originales par le fait que le personnage principal, après une déconvenue (la perte de son chien), va s’amuser à jouer son propre rôle sous une fausse identité.
On se laisse donc emporter par ce P.J. et sa moustache postiche au contact de ses anciens partenaires vieillissants qui nous promettent, sur un ton enjoué, bon nombre de palabres et de rigolades. A cet égard, le récit bénéficie d’un humour bien gentillet et fait, comme il se doit, de bons petits clins d’œil au cinéma. Evidemment, cette réunion d’acteurs généreuse est l’occasion de soulever quelques pans du passé, d’initier certaines frictions ou rapprochements et de faire des découvertes inattendues.
L’engouement ambiant vient beaucoup du travail humoristique d’Efix. L’artiste ne plaint pas son coup de crayon pour dépeindre les pérégrinations cinématographiques et hautement sonores de ses personnages. Ça gesticule, ça parle, ça gueule, ça dance, ça cogne, bref, le mouvement est excellemment croqué dans des instantanés qui se veulent souvent bien risibles.
Une histoire d’une bande de copains, sans prétention aucune, qui ne se prend pas au sérieux et qui se veut un tantinet poilante.
Par Phibes, le 2 mars 2020