AVENTURE D'IVAN ZOURINE (UNE)
Les ors du Caucase

Ivan Zourine, notre jeune héros géologue, arrive ce jour-là dans le petit village de Sbritchi. L’accueil est des plus curieux : il arrive en plein pugilat, en pleine dispute qui met face à face des villageois partisans de s’activer à la récolte du raisin et d’autres, décidés à laisser attendre la vigne pour terminer la construction d’un énorme bateau ; bateau nécessaire à sauver les villageois, tel une arche de Noé, d’un déluge pressenti par les anciens.

Zourine remarque vite qu’il n’est pas le seul étranger au village. Un écrivain nommé Krassov y séjourne déjà depuis peu pour les besoins d’un livre qu’il projette d’écrire sur les légendes locales. Rapidement, le géologue comprend que l’auteur a du mal à vivre de ses écrits et qu’ayant su que la région était aurifère, Krassov a entrepris de tirer les vers du nez de la mémoire du village, le (très) vieux Chapnian, pour savoir où se trouvent les filons d’or…

Lors d’une fête, Zourine s’aperçoit que non seulement Chapnian et Krassov ont disparu, mais que les bâtons de dynamite qu’il utilise pour ses prospections manquent, également. Comprenant ce que l’inconscient Krassov a derrière la tête, Zourine part à sa recherche…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

Notre avis sur AVENTURE D’IVAN ZOURINE (UNE) #2 – Les ors du Caucase

Tout comme on avait apprécié grandement la (re)découverte du tome 1 d’Ivan Zourine, on ne pourra que se régaler de cette seconde aventure du courageux géologue. En effet, et en toute logique, les éditions Des Ronds dans l’O (www.desrondsdanslo.com) en association avec les éditions François Boudet (www.frboudet.com) continuent leur travail de remise en lumière d’œuvres patrimoniales en rééditant cet album qui aurait mérité, à l’époque de son premier tirage, un meilleur accueil, à la fois pour la qualité de son scénario et pour celle de ses planches en noir et blanc.

Si Follet a fait récemment parler de lui grâce à des œuvres comme Shelena (Casterman) où il a excellé à la couleur directe, on sera soufflé de retrouver le coup de crayon et l’encrage qu’il adoptait pour Ivan Zourine. Dans le plus pur style d’anciennes BD comme on n’en voit plus paraître, le graphisme des Ors du Caucase est pourtant résolument intemporel en cela qu’il apparaît finalement très moderne : réaliste, clair, précis, pas surchargé, bref, très très agréable et aidé dans son "immortalité" par le fait que l’histoire se passe dans des zones très rurales, donc où aucun élément "moderne-à-une-époque" ne peut paraître aujourd’hui désuet.

On n’échappera cependant pas à deux-trois indices qui datent l’œuvre. Comme ces antennes qui rappellent les sentinelles du capitaine Némo dans le film L’île mystérieuse. Ou comme cette bulle de Zourine qui garde une réflexion et un humour bien déphasés par rapport à la chute extrêmement dangereuse qu’il est en train d’effectuer !!! Bref, cette lecture offre vraiment un privilège : celui d’avoir entre nos mains, toute neuve et cartonnée, une archive de valeur.

En ce qui concerne l’histoire, elle est très bien ficelée et se laisse lire avec grand plaisir. On s’interrogera peut-être sur l’opportunité d’avoir inventé ces fameuses antennes, mais celles-ci étant là pour étayer une thèse qui entretient un doute nécessaire au récit, on comprendra les avoir croisées.

Pouvant être lue indépendamment de celle du tome 1, l’histoire "Les Ors du Caucase" a ça de plus qui devrait finir de vous décider à l’acheter. On se prendrait même à espérer que Des Ronds dans l’O vont réussir à nous exhumer du nouveau, du "bonus", qui pourrait prolonger ce lien qu’on tisse avec Zourine depuis deux albums…
 

Par Sylvestre, le 12 janvier 2007

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