AVENTURE DE CHLOROPHYLLE (UNE)
Embrouilles et Coquefredouilles

Depuis les albums parus jusqu’en 89 on n’avait plus de nouvelles de Chlorophylle. En ce mois de septembre c’est donc l’occasion de retrouver ce petit héros de bande dessinée, ses amis et cette île nommée Coquefredouille ! Cette fois, aux commandes on découvre Zidrou et Godi, les auteurs de l’Élève Ducobu !!! Et tout de suite il est évident que la relève est entre de bonnes mains, même si personnellement je trouve que Zidrou en fait un peu trop dans sa démarche de remodernisation…

Parce que Chlorophylle c’est certes l’un des symboles d’une certaine BD jeunesse un chouilla plus profonde, avec parfois une sous lecture moins naïve qu’il ne pourrait paraître, cependant Zidrou en profite pour s’interroger sur le rapport de Clorophylle avec le sexe, il glisse dans le casting un couple homo et insiste sur la très nombreuse progéniture bâtarde du roi lui même. Ce qui donne finalement l’impression de lire une BD assez décalée faussement gentillette, avec un fond pas si naïf en effet.
Ça n’est pas pour me déplaire, en fin de compte, c’est juste que je retrouve une série qui sonne comme du Chlorophylle, qui ressemble à du Chlorophylle mais qui prend d’autres petits reflets plus complexes.

Parce qu’au fond, de quoi s’agit-il ? Dans une petite île paradisiaque, véritable microcosme peuplé de petits animaux qui puisent leur source d’énergie d’un mystérieux gisement de Zytron, dans l’est de l’île. Cette région, consciente de la richesse sous ses pieds, demande alors son indépendance, à grand renfort de bombes, d’attentats et de monuments dégradés. Pendant ce temps, le roi, dernier héritier mâle d’une longue lignée de souverain d’où sont exclues systématiquement les femelles, découvre qu’il a une fille suite à un récent scandale provoqué par la sortie d’un livre. Le tout sur fond de promotion d’un film sur les aventures de Chlorophylle !
Zidrou mélange donc plusieurs niveaux de lecture, assez habilement en plus, en y mêlant des références à notre réalité, en remettant en question le statut quo du personnage et son rapport avec le monde qui l’entoure (on se souvient des subtiles interrogations sur la sexualité de Spirou dans Luna Fatale, par exemple). Ainsi, sous couvert d’une nouvelles aventures pleine de rythme le scénariste aborde pas mal de choses et conclut son histoire avec un petit cliffhanger assez coquasse qui promet une suite très intéressante.

La série redémarre donc sur des bases à la fois plus fraîches et plus complexes, des bases qui balisent le terrain pour une redéfinition en profondeur, peut-être un tantinet plus adulte. On va voir ce qui nous attend pour la suite !

Mais n’oublions pas non plus le remarquable travail de Godi qui s’en sort admirablement bien. Du très bon boulot, propre et particulièrement expressif. Du sans faute d’un bout à l’autre !

Je vous conseille donc de redécouvrir ce petit monde sans plus attendre !

Par FredGri, le 8 juillet 2014