AVENTURE DE JULIE BRISTOL (UNE)
La Fosse aux Serpents

Julie Bristol, jeune reporter-vidéaste free lance met souvent son nez là où il ne faut pas .
Cette fois ci, elle se rend à la répétition du prochain spectacle de « Camille et les sirènes de la sculpture » au Théâtre National de Chaillot. Le thème est la vie de Camille Claudel…avec le dur constat de l’égérie qu’elle fut pour Rodin puis comment elle a été écrasée, brisée, et finalement abattue.
Viktor et Julie vont alors assister à un pugilat qui va mal finir.. Cécile, l’actrice qui joue le rôle de Camille, serait à l’origine d’un acte criminel contre Jean-Louis Fontaine, le metteur en scène.
L’enquête criminelle va aboutir à l’arrestation de Cécile.

Par MARIE, le 1 janvier 2001

Notre avis sur AVENTURE DE JULIE BRISTOL (UNE) #1 – La Fosse aux Serpents

Cette bande dessinée traite comme d’habitude, quand c’est Chantal Montellier qui s’y colle, de la condition de vie des femmes et de leur possibilité de s’exprimer au travers de leurs œuvres.
L’artiste en général a ce talent inné de savoir dire avec des images, des couleurs et des formes alors quand l’artiste est une femme et qu’elle le fait avec passion, ça donne une pertinence pointue, précise, sans ambiguïté .
Camille Claudel fut un génie, jalousée et Chantal Montellier met son art au service de sa sculpture. Rodin devient un diable et Camille une folle. La bande dessinée est dense, elle demande un effort de concentration, les paraboles sont nombreuses ce qui rend la lecture encore plus passionnante si on cherche à la lire au delà de l’aventure à la Enid Blyton et son « Club des 5 » par exemple.
Passée la nécessité d’adaptation, on lit une oeuvre forte sur la dénonciation de l’abus de pouvoir masculin qui s’imagine avoir autorité sur les femmes. Camille Claudel fut sans doute bien supérieure à son maître Rodin mais c’est seulement aujourd’hui qu’il est question de lui rendre son rang.
C’est désespérant… !
Le dessin est réaliste, précis, cet auteur a vraiment beaucoup de talent et son héroïne est très attachante. J’ajoute qu’il y a des chats partout, et quelques petits clins d’œil aux émission TV des années 68/72 avec un ersatz de « Minizup et Matouvu » et un clin d’œil à un de mes héros ayant vraiment existés : Che Guevara en poster sur un mur avec cette phrase empruntée à un groupe de chanteurs engagés chiliens « Les Quilapayuns » et qui dit : « El Pueblo unido jamas sera vincido » (Le peuple uni ne sera jamais vaincu)…. Le peuple, les opprimés quel qu’ils soient, quels que soient leur race, leur milieu social ou leur sexe, une cause unique à défendre.
Voilà, une lecture prenante, militante et romanesque en même temps avec des bribes de romantisme en ce qui concerne l’idylle naissante de Julie et Viktor. C’est terrible et mignon.. Un contraste nécessaire. J’encourage vraiment à la lecture de cet album, c’est excellent !

Par MARIE, le 17 décembre 2003

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