AVENTURE DE SPIROU ET FANTASIO PAR... (UNE)
Les géants pétrifiés

Spirou et Fantasio aident leur ami Martin dans ses recherches archéologiques.

Lors d’une plongée en sous-marin, Spirou découvre un sarcophage d’une civilisation disparue. Martin compte bien continuer ses recherches afin d’en savoir plus. A lui la gloire!!

Mais un riche amateur va tenter de lui griller la politesse…

Par PATATRAK, le 1 janvier 2001

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2 avis sur AVENTURE DE SPIROU ET FANTASIO PAR… (UNE) #1 – Les géants pétrifiés

Décidemment, Spirou n’en finit plus de s’offrir de nouveaux défis. Après un changement d’auteurs depuis 2 albums et le lancement (et le succès énorme) du petit Spirou, Dupuis lance une nouvelle collection, dérivée des aventures de notre groom préféré et de son ami aux sept tifs (Fantasio pour les petits nouveaux).

Pourquoi une telle série ?
Peut-être est-elle née de la polémique à la sortie du tome 46 (« Machine qui rêve »). Tome et Janry avaient alors pris le risque de casser, transformer l’univers de Spirou, tant graphiquement, qu’au niveau du scénario. Personnellement, j’avais immédiatement adhéré et avais été déçu que la suite soit confiée à Morvan et Munurea (qui au demeurant, maintenant qu’ils ont pris leurs marques, s’en sortent plus que bien !)

Certains avaient donc trouvé à l’époque que le mythe Spirou était beaucoup trop chamboulé, que Tome et Janry avaient galvaudé leur héros, Ô désespoir, Horreur infinie, etc.

Je pense que cette série est née de cette opinion bicéphale des lecteurs  : faire en marge de la série officielle une série qui permette à un auteur/couple d’auteurs de donner sa vision de Spirou et Fantasio ; de les faire évoluer dans l’univers traditionnel mais du point de vue de ces auteurs, pour un seul album, sans réelle limite ou contrainte.

Personnellement, je trouve le pari très réussi. Bien que reprenant de nombreux codes de la série « traditionnelle », Yoann (au dessin) et Fabien Vehlmann (au scénario) apportent leur touche personnelle à l’aventure  : ils se permettent des choses qu’on ne pourrait pas forcément lire (à mon avis) dans une aventure de Spirou. Le ton est très libre, par exemple dans l’opposition assez marquée entre Spirou et Fantasio et la « compétition » qu’ils vont se livrer. 

Fabien Vehlmann a écrit un scénario typiquement « Spirou » mais qui a une forte connotation personnelle  : je ne connais pas tout son œuvre, mais certaines touches d’humour ne sont pas « dans l’esprit » Spirou, mais plus "Vehlmann". C’est tant mieux. J’ai vraiment trouvé cela excellent. On se bidonne du début à la fin !

En plus, il y a énormément de clins d’œil divers, tant à la série « mère » qu’à d’autres BD (notamment, la momie fait immanquablement penser à Raspar Capac dans « les 7 boules de cristal »). Très fort!

Graphiquement, je crois que la liberté de Yoann a été encore plus grande. Bien sûr, on reconnaît immédiatement Spirou, Fantasio ou encore Spip (Champignac, c’est un peu plus dur…), mais dans les mimiques, l’agencement du décor, la mise en scène, tout cela est singulièrement différent de ce qu’offre la « vraie » série. Le trait de Yoann est typique mais il parvient immédiatement à faire ce que je reprochais à Munuera : dessiner SON Spirou à lui. Même si on reconnaît son coup de patte, on ne pourrait pas se dire : "Tiens, ce Spirou pourrait évoluer au côté de Toto l’ornithorynque"…

Pour moi, la mission de ce « spin-off » est complètement remplie  : proposer un regard décalé sur un héros qui lui-même a su évolué au cours de ses presque 70 ans de carrière.

N’hésitez pas, c’est bien rafraîchissant !

Et la bonne nouvelle, c’est que 2 autres tomes sont déjà prévus !!

Par PATATRAK, le 26 janvier 2006

Difficile de résister longtemps devant les piles du dernier « Spirou » dans les Fnac et autres grandes et moyennes surfaces ! Dominantes vert et rouge, il n’en faut pas beaucoup plus pour attirer le regard. Et ça marche…. Je dirais même mieux, on y court ! Pourquoi ? Tout simplement parce que ce « spin off » est totalement réussi. Le livre lui-même est un très bel objet. La maquette et l’illustration de couv font rêver. La participation du grand artiste Frank Le Gall y est naturellement pour quelque chose. Le format assez grand et pourtant facile à tenir, le choix du papier, les couleurs, tout est fait pour que ce soit beau.

Bon, évidemment, ça ne suffit pas ! Et Yoann au dessin a tout de surprenant. Quoique de toute façon, quiconque dessine un « Spirou » paraît totalement contre nature. Bon, peu importe les à priori et les idées préconçues, Yoann se lance et réussit une belle performance. On plonge directement dans son univers sans avoir recours aux souvenirs et à l’effet comparatif d’avec la série d’origine et du  génial Franquin, par exemple.
Quel talent !

Le dessin est plein, généreux, enrichissant. On se remplit à chaque case de la richesse des personnages et de leur caractère, de l’accueil du décor et des surprises réservées par le scénario.

Pas de temps mort, pour cette aventure qui nous entraîne assez loin. Beaucoup d’humour et quelques clins d’oeil, notamment un petit marsu et sans doute, le bluff amusant et amical d’un cinéma à sensation tels que « Jurassic Park », « Les Dents de la Mer » etc… Des clins d’œil également aux personnages de la série tronc et on n’oublie pas le passé. Ainsi la passerelle est construite entre l’ancien et le nouveau avec la présence, même suggérée seulement, du musée dans lequel était conservé le petit sous-marin par exemple.
Tout est bien là. Pas de suite trash mais au contraire, un réel respect des anciennes aventures avec les personnages et leur histoire. Et c’est dans cette subtilité que Vehlmann a apporté son identité propre et sa création.

Les Géants Pétrifiés fait partie de ces albums qu’on lit indépendamment, qu’on relit avec plaisir pour retrouver les gags, pour regarder à nouveau des détails du dessin qui n’arrête pas de surprendre, tout simplement pour rêver.
Conclusion : Bravo aux deux auteurs et merci ! Très vivement conseillé !

Par MARIE, le 29 janvier 2006

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