AVENTURE ROCAMBOLESQUE... (UNE)
La Ligne de Front

Durant la grande guerre, en haut lieu, on se demande comment ça se passe. Le président du conseil a alors une idée lumineuse et demande au Général Morancet de dépêcher un peintre sur place. Qui mieux qu’un artiste pour dépeindre le désarroi des hommes sur place et montrer le climat qui y règne ?.
Le choix est porté sur le caporal Van Gogh qui n’a pas d’autre alternative que d’accepter, d’ailleurs il fini par reconnaître qu’il fera mieux que Toulouse Lautrec trop faible ou Courbet trop « arrangeant ».Voilà donc le peintre impressionniste parti en direction de la ligne de front !
Evidemment ça manque de tournesols, évidemment la nature sera déjà déstructurée et la palette chromatique va se noircir.

Par MARIE, le 1 janvier 2001

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3 avis sur AVENTURE ROCAMBOLESQUE… (UNE) #2 – La Ligne de Front

Van Gogh grand reporter au service de l’armée durant la grande guerre.. pourquoi pas !
L’art permet tout y compris de mélanger les époques, les genres et les opinions. Larcenet réussit encore un coup de maître avec cet album très émouvant , très évocateur, triste voire cruel, mais aussi drôle et totalement décalé. Il a cette sensibilité, cette pertinence qu’on reproche souvent aux clair voyants et qui tape en plein cœur à chaque fois.
Il fait de Van Gogh l’impressionniste un surréaliste venu d’ailleurs et qui voit la mort arriver tel un symbole, un oiseau de mauvais augure, un engoulevent. Il sait parler à la mère des obus, représentée par une jolie mais cruelle petite fille qui venge inlassablement la mort de son père. Baudoin disait grâce à « Les Yeux dans le mur » qu’il est très difficile de peindre l’instant, celui où l’intérieur d’une personne devient visible. Larcenet, lui, donne à Van Gogh ce génie de voir au travers de l’esprit et de savoir dépeindre sur le vif, grâce à son instinct, ce que les autres n’arrivent pas à capter.
Le ton est noir mais aussi amusant grâce à un dialogue génial et percutant. Il faut peu de choses pour l’imaginer théâtral.. ça donne envie de le lire mais aussi de l’entendre !
Les couleurs sont irréprochables et cette fois on a même droit à des mélanges de quadri et de bichromie : bravo à Patrice Larcenet coloriste sur cet album et aux imprimeurs, c’est du beau boulot !
La ligne de front met en cause également le jeu des grands de la planète qui est de ne pas se mettre en avant et de jouer à aux échecs ou à la bataille navale avec leurs vrais régiments sur les vrais champs de bataille et avec de vraies armes. Pas de quartier comme dirait l’autre.. c’est un lamentable gâchis mis en scène par les têtes pensantes (pas les cerveaux.. seulement le crane – sorte de récipient en matière osseuse et qui sert de réceptacle aux joueurs sus nommés – ). Qu’à cela ne tienne, disent-ils à la fin de la partie, nous en referons une autre !
Le mot de la fin , je le laisse à Larcenet : « Je m’apprêtais à faire exploser mon désarroi à la face du monde » ..Tiens … on dirait que c’est fait !
Lecture incontournable.

Par MARIE, le 16 avril 2004

Alors, comme ça la guerre est méchante et injuste !!!
Comme ça, les généraux sont d’affreux jojos, manipulateurs, qui ne comprennent rien à l’art !!!
Les soldats sont des gars sympas dont il faut perpétuer la mémoire !!!
C’est sur ce genre de poncifs mille et une fois rabachés que commence cet album de Larcenet, encore tout auréolé de son prix à Angoulême ! On y retrouve à certains moments cette émotion qui le caractérise, mais aussi son humour si particulier, le mélange transforme le tout en une sorte de cynisme qui lui aussi, est assez habituel chez lui !
Donc, en gros, il n’y a pas vraiment de surprise. Ces idées archi-répétées m’ont un peu fait lacher prise par-ci par-là, et la fin symbolique m’a semblé quand même un peu trop naïve, du coup !
Je ne veux pas forcément dévoiler trop de truc, alors lisez par vous même, vous verrez bien !

Par contre, Vincent Van Gogh aurait il eu des choses intéressantes à dire sur ces atrocités ? Pourquoi lui d’ailleurs ? Ca c’est le gros mystère de cet album ! Faire le parallèle entre ses tourments intérieurs d’artiste et ces champs couverts de cadavres ne m’apparait pas très judicieux ! Qu’importe qui aurait pu être mieux à cette place, ça n’est pas important, il n’en demeure pas moins que le sujet n’a jamais été vraiment ce qu’il y a de plus intéressant dans les peinture de Van Gogh ! C’est peut-être là la rupture ! Il aurait peut-être fallu aller plus loin encore !

Néanmoins, sans être un chef d’œuvre, cet album se dévore du début à la fin, peut-être pas forcément à mettre entre toutes les mains, il n’en demeure pas moins que sa lecture est assez envoutante !

Par FredGri, le 26 avril 2004

J’ai été en effet un peu déçu à la lecture de cette BD. Il faut dire qu’on l’attendait au tournant le Manu. Pourtant Dieu (oui! même Dieu) sait que je voue à cet auteur un amour san borne.

J’aurais aimé, cher Manu, que vous alliez encore un peu plus loin encore un peu plus fort.

Mais qui d’autre que Larcenet aurait pu dessiner la mère de bombe tout en restant poétique, émouvant, humain, bref, tout l’opposé de cette guerre?

Par Claudio MATZKE, le 11 mai 2004

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