AVENTURES D'ALEF THAU (LES)
L'enfant tronc (réed 2010)

Au cours d’une fête villageoise, le jeune couple formé par Nad et Ada, enceinte de 7 mois, est capturé par les sbires barbares du tyran local Ner-Ramnus. Après avoir soumis les deux captifs à la machine qui absorbe le fluide vital et les avoir transformés en vieux décharnés, il les abandonne à leur propre sort. A bout de force, Ada finit par succomber juste après avoir donné naissance à son bébé, malheureusement dépourvu de bras et de jambes. Recueilli par Mirra, le petit animal de compagnie des fuyards, après que Nad ait été tué par un Woulf, l’enfant-tronc finit par être adopté par Hogl le sorcier qui prophétise qu’il conduira le monde dharien vers la liberté en compagnie de la sémillante Diamante dont il va bientôt faire la connaissance.

Par phibes, le 7 février 2010

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Notre avis sur AVENTURES D’ALEF THAU (LES) #1 – L’enfant tronc (réed 2010)

Parue originellement aux éditions des Humanoïdes associés à partir de mars 1983, la fabuleuse saga créée par Alejandro Jodorowsky et le regretté Arno refait peau neuve grâce à la maison Delcourt. En effet, en ce mois de janvier, le premier tome d’une série qui en compte huit se voit réédité, permettant ainsi à ceux qui n’ont pas eu la chance d’assister à la première sortie, de se rattraper.

Si la quête prophétisée conserve comme il se doit son originalité d’antan (un enfant-tronc promis à la délivrance du monde de Mu-Dhara), elle ne peut malheureusement pas échapper aujourd’hui à la multiplicité d’ouvrages réalisés depuis sur le même thème (heroic fantasy) qui lui octroie un petit coup de vieux.

Malgré tout, si l’on fait abstraction de cette impression, on reconnaîtra que Alejandro Jodorowsky qui a créé dernièrement un spin-off à cette série intitulé Le monde d’Alef-Thau (2 épisodes) et qui se prépare à publier prochainement une nouvelle série intitulée Oregod (pour mai 2010), a su créer un univers étrange, hors normes, grouillant de personnages imaginaires multiples, non exempt de magie bienfaisante et de violence meurtrière. Dès le départ de l’aventure, il met dans la confidence le lecteur sur la destinée de son héros malformé et l’entraîne à sa guise dans une quête légendaire très linéaire qui doit lui permettre de se reconstituer physiquement.

La magie des graphiques d’Arno opère sans nul doute malgré une colorisation un peu primaire. Si l’enfant-tronc draine un effet choc, son univers fantaisiste est picturalement remarquable, très fluide, et donne une dimension dépaysante, baignée de ruralité moyenâgeuse et de mécanisation futuriste. Son style qui tend à rappeler celui de Moebius dans l’Incal est plein de surprises et démontre une inventivité sans faille.

Une revisite d’un univers original qui a servi de base à d’autres, créé par un tandem d’auteurs talentueux et reconnus par la profession.

 

Par Phibes, le 7 février 2010

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