AVENTURES DE SPIROU ET FANTASIO (LES)
La mémoire du futur

Alors qu’on le pensait mort à la fin du précédent volume, Spirou se réveille étrangement en 1958, dans une réalité qui se réfère à ses anciennes aventures. Il comprend progressivement que le monde dans lequel il se retrouve est en fait créé de toute pièce par Cyanure, l’Intelligence Artificielle qu’il a jadis vaincu, mais qui est revenue pour contrôler le complexe Korallion. Pendant ce temps là, dans le monde réel, Fantasio tente de réveiller son ami, en compagnie de Coralie, tandis que Cyanure commence à saturer, en perdant petit à petit le contrôle…

Par fredgri, le 7 novembre 2024

Notre avis sur AVENTURES DE SPIROU ET FANTASIO (LES) #57 – La mémoire du futur

Comme on pouvait le soupçonner, la mort annoncée de Spirou n’était en fait qu’un subterfuge éditorial qui consistait surtout à déstabiliser le lecteur par un procédé finalement pas très nouveau en soi. Les auteurs rebondissent assez adroitement sur leur idée pour faire basculer le héros dans une version passéiste de son univers, comme s’il était resté bloqué dans la période Franquin. En même temps, on le voit croiser d’autres personnages de l’hebdo d’aujourd’hui et les grandes figures Dupuis des années 50. Abitan, Guerrive et Schwartz démontrent qu’ils connaissent très bien la mythologie Spirou en rajoutant des références à d’autres vieux albums, en tentant de tisser un canevas précis, comme le fait de ramener Cyanure…
Je dois dire que même si le récit fait à un moment donné brouillon sur les bords, l’héritage est très habilement géré, avec un scénario plein de rebondissements, de questions sur la réalité et l’illusion, au point où parfois on se demande vraiment ce qu’on est en train de lire.

Mais c’est intéressant cette entrée en matière par cette nouvelle équipe créative, une histoire en deux parties qui règle un peu les comptes avec le passé, avec cette envie de reconstruire un personnage qui veut avancer, tout en respectant le travail des « anciens ». Peut-être que les irréductibles grinceront des dents, mais il m’apparait assez sain de revenir aux fondamentaux, tout en gardant une approche moderne et volontaire.

De ce fait, le duo de scénariste démontre qu’il connait son héros et ses camarades, qu’il a les épaules pour redynamiser la formules. De même qu’Olivier Schwartz apparait comme un choix extrêmement juste et pertinent. Un style savoureusement rétro, tout en étant aussi avant-gardiste dans l’esprit.

Un très bon album qui donne envie de surveiller de très près la suite…

Très conseillé.

Par FredGri, le 7 novembre 2024

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