Avery's blues

Titre initialement sorti en 2016, Avery’s blues bénéficie d’une réédition de la part de Steinkis, agrémentée d’une nouvelle couverture.

Dans le Mississipi de la Grande dépression des années 1930, le jeune Avery tente de survivre en jouant du blues dans les bars. N’en pouvant plus de cette vie, il conclut un pacte avec le Diable, qui lui demande en échange de lui apporter une âme pure afin de satisfaire les désirs de succès et de prospérité du musicien. C’est sur le petit Johnny qu’il jette son dévolu, mais il va rapidement nouer une complicité musicale et une amitié avec ce dernier.
Un road movie en direction du Sud s’engage alors, agrémenté de péripéties mettant aux prises notre duo avec le Ku Klux Klan ou les soulards locaux, pas toujours bien intentionnés.

Entre amitié naissante dans des Etats-Unis ravagés par la crise, et musique blues imprégnée par la figure tutélaire de Robert Johnson, l’issue finale s’approche peu à peu, Avery étant de plus en plus torturé par cette obligation de livrer au Diable son nouvel ami, lié par le pacte précédemment noué. Aux dessins et couleurs, l’Espagnole Núria Tamarit (La louve boréale, Sarbacane, 2022), pour qui cet Avery’s blues était en 2016 sa première BD, livre un joli trait semi-réaliste, imprégné par une colorisation tendant souvent vers un dégradé de teintes ocres et brunes, restituant bien cette atmosphère et ces paysages du sud étatsunien.
Si le scénario d’Angux est à première vue assez classique (pacte avec le diable, le blues comme rédemption, un pays qui subit de plein fouet les conséquences sociales du krach boursier de 1929), il va toutefois nous surprendre sur la route qui emmène Avery et Johnny vers le diable et leur destin !

N’hésitez pas à rejoindre nos deux acolytes dans ce voyage teinté de blues, sur fond de mythe de Faust !

Par V. DEGACHE, le 22 février 2023