Bab El-Mandeb

Égypte, 1935.
Le Canal de Suez intéresse beaucoup de monde. Les services secrets de divers pays sont sur le qui-vive à ce sujet. De plus, l’Italie de Mussolini s’apprête à envahir l’Éthiopie.
Avec tout cela, un sergent anglais, Peter Cushing, et un Italien révolutionnaire, Libertario Miccoli, vont se retrouver engagés pour conduire deux automitrailleuses aux guerriers du Négus. Miccoli est accompagné par Kekmat Fahmi, une danseuse, et sa petite amie. La route dans le désert ne sera pas une partie de plaisir. Ils croiseront aussi en chemin, une lady, Lilian Woodham Kelly.

 

Par berthold, le 26 novembre 2010

Notre avis sur Bab El-Mandeb

Attilio Micheluzzi est tout de même un auteur hors pair. Je vous ai déjà parlé ici et là de certaines de ses œuvres. Je vous ai dit qu’il était un conteur avec son propre style et un dessinateur spécialiste du noir et blanc. Avec Bab-el-Mandeb, vous retrouverez une nouvelle fois tout cela.

Cette fois-ci, l’auteur nous fait remonter le temps jusqu’à la veille de la seconde guerre mondiale avec des événements historiques se situant en 1935, comme l’Italie s’apprêtant à envahir l’Ethiopie.
Il va nous présenter 4 personnages qui n’ont rien à voir entre eux mais qui vont se retrouver pris dans l’aventure : Cushing, Miccoli, Kekmat et Lilian. Le lecteur va donc les suivre dans ce récit qui débute comme un récit genre Casablanca et qui tourne au récit d’aventures.
C’est avec passion que nous suivons le parcours de ces quatre personnes. Nous verrons qu’il y a déjà les dangers de la mission, mais aussi les relations entre Cushing qui se fait passer pour un capitaine anglais et Lilian croyant que c’est un homme raffiné alors qu’il est tout de même un peu rustre. Elle ne fait pas non plus attention à l’accent de Miccoli qui est italien et qui se fait passer pour un sergent anglais.
L’auteur s’intéresse aussi au peuple éthiopien. Il nous montre leur mentalité, leur culture. Si vous connaissez d’ailleurs la série d’Hugo Pratt : les Scorpions du Désert, vous savez de quoi je veux parler concernant certaines coutumes.
Il y a d’ailleurs quelques scènes difficiles comme les Italiens fusillés par les Ethiopiens, ou la mort du pilote italien. Micheluzzi nous fait prendre conscience que c’est la guerre et que ce ne sera pas une partie de plaisir. Vous verrez, vers la fin, vous tremblerez pour nos héros.
Un autre des points forts dans le récit, c’est le "narrateur" : vous avez l’impression que Michjeluzzi a été témoin de ces évènements, ce qui rend encore plus crédible l’histoire.

Côté dessin, vous serez époustouflés par son style, par son noir et blanc ou encore par sa mise en scène. Tout comme Hugo Pratt, Battaglia ou Toppi, Micheluzzi est un artiste italien qui mérite d’être reconnu.
Le désert chez lui est magnifique. Dangereux mais magnifique. Son blanc permet de percevoir la lumière et la chaleur. Son noir permet d’apprécier l’ombre.

Bab-el-Mandeb
est une œuvre majeure du neuvième art, un des chefs d’œuvres du genre. Des histoires comme celle là, je suis sûr que vous voudriez en lire un peu plus souvent. Alors, ne passez pas à côté de ce récit d’aventure.
 

Par BERTHOLD, le 26 novembre 2010

Publicité