Bande dessinée et philosophie
Ce "livre" (qui reprend l’intégralité du Hors Série de Philosophie Magazine paru quelques temps auparavant) entreprend d’aborder la bande dessinée sous l’angle de la philosophie, au travers de 6 grandes questions: "Tout ceci a-t-il un (non) sens ?", "A quoi servent les héros ?", "Pourquoi tant de haine ?", "Sommes-nous maîtres de nos destins ?", "Faut-il mourir ou vivre ?" et "La vie est-elle un rêve ?". Des sujets qui permettent de parler, entre autre, des Peanuts, de Calvin & Hobbes, de Superman, de Ditko, de Goscinny, de Rantanplan, de Lucky Luke, des EC Comics, de Gaston, de Tezuka, Little Nemo…
Par fredgri, le 7 octobre 2013
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Scénariste :
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Éditeur :
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ISBN :
9782953813012
Notre avis sur Bande dessinée et philosophie
Le phénomène de récupération qui fait rage actuellement nous propose des ouvrages assez inégaux, finalement ! La plupart du temps qu’il s’agisse de Tintin, de Corto Maltese ou d’Asterix ils ne sont que des prétextes pour aborder une thématique, un vague fil conducteur qui ne s’attarde pas plus que ça sur la BD elle même, ses codes ou même sur les auteurs ! Ce Hors Série de Philosophie Magazine allait-il suivre le même exemple ? Allait-on se retrouver avec une succession d’articles lointainement en rapport avec la BD, délivrant des discours hermétiques, d’initiés ?
Et bien, pas du tout !
Dès le début, le mot d’ordre semble être la lisibilité, la clarté, tout en mettant en avant des idées pertinentes, le tout par des rédacteurs qui sont visiblement de grands lecteurs de BD, avisés et érudits ! J’ai d’ailleurs été très vite étonné de voir combien tout ceci était très accessible, allant même peut-être jusqu’à s’éloigner de la philosophie en elle même (le petit article sur Brunetti, Clowes, Matt et Tomine, par exemple), mais surtout il faut préciser que c’est passionnant, abordable par tout un chacun, les auteurs décortiquent les thématiques de façon très simple. Ils se posent des questions sur l’enfance dans la BD, le rapport de la représentation, du message, du vécu, de la violence, le rêve représenté… Les divers rédacteurs explorent donc leur sujet en restant imperturbablement concentrés sur la BD.
Ainsi Umberto Eco nous explique la profondeur du microcosme de Peanuts, cette façon de représenter notre société par le biais d’une bande d’enfants accompagnés par un chien philosophe. PAscal Ory s’attarde sur le cas de Christophe et de son professeur Cosinus, Martin Winckler et Elie During se concentrent sur Calvin & Hobbes, Boris Cyrulnik nous fait l’éloge de Rantanplan, Didier Pasamonik fait le parallèle entre Superman et la culture juive, Tristan Garcia nous parle du cas de Steve Ditko au travers de son personnage emblématique Mr A…
Je ne vais pas tout développer de cette façon car les sujets sont réellement nombreux et très variés. Ce qu’il est important de souligner c’est que si vous êtes lecteurs de BD ces articles sont un excellent outil d’accompagnement pour découvrir un nouvel angle d’approche, histoire d’une part d’insister sur le fait que non, la BD ça n’est pas juste une histoire de lecture pour les gamins, faite pour la détente, mais qu’il peut y avoir des réflexions intéressantes, sans forcément se prendre la tête.
On a quand même droit à passages qui sont réellement des pépites, comme l’interview de Benoit Peeters, comme l’article de Pascal Bruckner sur Little Nemo, le gros article d’Agnès Gayraud sur les mangas et Tezuka en particulier (avec une mise en page qui fait mal au cou) ou même l’article sur RanTanPlan !
Un livre que je vous conseille vraiment, qui pour une fois, ne se contente pas de faire de la simple récupération ou de surfer sur une tendance !
Par FredGri, le 7 octobre 2013