BANDETTE
Presto

Bandette c’est un peu un ovni dans le paysage des comics US. Car cette série s’inspire avant tout des bandes dessinées franco-belges, de cette ambiance assez légère propre à des univers comme celui de Fantômette. La jeune héroïne déborde de positivisme, de cette bonne humeur qui fait qu’on se laisse emporter avec délice dans ces petites aventures. On la suit, on la voit appeler ses amis à la rescousses, se moquer gentiment de ses adversaires ou même papoter fringue pendant un combat.
C’est complètement décomplexé, c’est frais et c’est passionnant !

La grande force de cette série réside donc dans ce personnage qui ne perd jamais le sourire, qui s’amuse à vivre ses multiples péripéties. On débarque dans ce petit univers déjà bien installé, les auteurs ne perdent pas leur temps à tout introduire, il faut suivre, d’autant que ça n’est réellement pas complexe à appréhender, loin de là. La jeune fille a un quartier général secret avec des entrées cachées par-ci par-là, dans la ville elle a un réseau d’acolytes qui répondent présents dès qu’elle les sonne. Elle a déjà une belle carrière derrière elle, avec des combats épiques, des ennemis jurés et des alliances étranges avec la police. L’ensemble tourne très bien, car le scénariste sait aussi utiliser les codes du genre avec intelligence, sans qu’on ai besoin d’explications. On repense évidemment à Fantômette, à ces justiciers ado masqués, à cet éternel rapport avec les forces de l’ordre qui est compliqué… C’est vraiment captivant !

La jeune héroïne est très attachante, avec ce sourire en permanence, cette façon de vivre l’instant sans se prendre la tête, une bonne dose de confiance en elle, d’insouciance, de joie de vivre très communicative.
Et je crois que c’est certainement l’aspect le plus significatif de cette série, celui qui vient si agréablement contre balancer cette mode du Grim & Gritty à tout prix, qui préfère s’attarder sur le côté sombre de ces univers, sur la violence, l’angoisse etc. Ici, tout n’est pas rose bonbon, loin de là, mais au moins on a envie de lever les yeux pour voir se faufiler cette petite silhouette qui nous donne la pèche !

Alors la parenté avec le Franco-Belge est évidente, les termes français sont nombreux, les références aussi, comme par exemple le nom de l’inspecteur "Belgique" et ses initiales "BD"… Peut-être que l’intrigue mériterait d’être un chouilla plus approfondie, certainement, néanmoins cela reste une excellente lecture d’un bout à l’autre, servie par un graphisme très doux, minimaliste et qui sonne en effet très européen dans l’âme !

Je ne sais pas s’il est prévu à un moment donné de traduire tout ça en français, toutefois je vous encourage à découvrir au plus vite cette série qui n’a pas fini de faire parler d’elle, d’autant que le second volume arrive en avril !!!

Par FredGri, le 18 mars 2015