BANLIEUZARDS (LES)
Saison 1

 
Ils sont cinq. Cinq zonards de la té-ci : Bruno, Abdel, Dom-Dom, Gilles et Léo. Ils habitent tous la même banlieue et se retrouvent tous les jours pour faire les 400 coups. Version branleurs.
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur BANLIEUZARDS (LES) #1 – Saison 1

 
L’auteur, c’est Dikeuss. Il est aussi l’éditeur, d’ailleurs. Septième Choc ? C’est lui… et vous en avez probablement déjà entendu parler soit depuis la sortie du collectif Amiante, soit depuis que Luc Besson a mis des billes dans cette maison d’édition…

Dikeuss a bataillé pour sortir la tête de l’eau. Il est naturel qu’il ait voulu revenir à la banlieue, à ces zones que les média dépeignent plus souvent comme des repères de voyous que comme des réservoirs d’ambitieux ne réussissant pas à faire entendre leurs voix et leurs idées. Et qu’il ait choisi d’en parler en BD, sa passion depuis très longtemps…

Cela dit (et applaudissements faits devant la réussite de Dikeuss), cet album Les banlieuzards a peut-être plus d’éléments contre lui que pour lui. Ou du moins tout dépend de quel côté on se place ; de quel lecteur on est.

Moi, ce que j’ai aimé, c’est le dessin et le style graphique ainsi que les couleurs. Pas parce que je les ai particulièrement aimés, non, mais parce que je trouve qu’ils sont une manière de s’exprimer sur le papier qui colle très bien avec le sujet, donnant aux vignettes des allures de graffiti multicolores comme il en pousse sur les murs des banlieues.

Ce que j’ai eu du mal à apprécier, par contre, ce sont par exemple les paroles et leur façon d’être retranscrites. Car OK, quand on est de la zone, on parle la zone, mais point de vue pédagogique, quand on sait que la bande dessinée est plus attirante pour la jeunesse que les romans, je trouve que tout cela n’est pas très judicieux comme sensibilisation littéraire. Et je n’ai guère apprécié non plus la majorité des gags en eux-mêmes, tournant souvent à l’humour à ne pas faire tomber dans les mains des enfants à cause soit des plans cul, soit des dialogues où "enculé" ou "bâtard" deviennent quasiment des prénoms… Rhâââ, je sais, je fais vieux-jeu, mais je pense à ces parents qui vont acheter cette BD devant l’insistance de leur gamin et qui un jour, par curiosité, vont y jeter un coup d’œil et comprendre que peut-être il aurait mieux valu qu’ils se penchent un peu plus sur le sujet avant de passer à la caisse…

Voilà ce que j’en dis. Après, je suis certain que le public visé (car se reconnaissant dans les héros ?) se gaussera de ces histoires. Mais pour ma part, je trouve dommage que ce type de personnages soit justement posé en emblème de nos banlieues quand tout le monde s’accorde à dire que justement, la banlieue, ce n’est pas que ça…

Pour public averti, donc.
 

Par Sylvestre, le 22 février 2008

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