BARBE-ROUGE
Défi au Roy

Eric a recouvré sa liberté grâce à l’intervention énergique de son père, Barbe-Rouge. Ne souhaitant nullement tomber dans les travers sanglants de ce dernier, il rendosse l’identité latine de Jao De Sao Martin Y Marquès et retrouve deux armateurs à Saint-Malo. Ces derniers, heureux de retrouver l’excellent capitaine, lui proposent une mission délicate ayant pour but le transport dissimulé d’or pour les Indes. Acceptant de bon gré cette grosse responsabilité, il se voit toutefois attribué un équipage disparate et secondé par le pleutre De Gevezon et l’ambitieux L’Olonnais. Dès l’appareillage, les ennuis commencent si bien qu’Eric a du mal à asseoir correctement son autorité. Pourra-t-il mener à bien sa mission malgré les menaces intestines qu’il subodore et arrivera-t-il à préserver longtemps sa réelle identité ?
 

Par phibes, le 12 août 2009

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Notre avis sur BARBE-ROUGE #4 – Défi au Roy

Eric revient à ses amours et reprend enfin la mer après le petit intermède terrien du précédent épisode. Modèle d’intégrité (il est en totale opposition avec son père adoptif, le pirate Barbe-Rouge), Eric se voit confier une mission à haut risque qui doit l’emmener aux Indes. Malheureusement, pour lui, sa mission ne va pas être de tout repos.

Jean-Michel Charlier semble se jouer des destins de ses personnages en opposant subtilement leurs caractères. En effet, alors que Barbe-Rouge (que l’on verra très peu) se complait dans une sorte de malveillance chronique eu égard à la vision acide et radicale qu’il a de ses pairs, Eric, quant à lui, fait d’énormes efforts pour s’immiscer dans les rangs de la probité. Et c’est grâce à cette quête de justice en une société qui ne fait pas de cadeau, que le jeune prétendant à l’honnêteté va se retrouver confronté à des périls de toutes sortes qui ne manqueront pas de mettre dans la balance ses origines sanglantes et sa volonté de se défaire de cette image.

Le nom de Charlier est synonyme de scénario superbement fignolé. Encore une fois, ce grand scénariste nous appelle au voyage d’antan, à bord de la "Railleuse", où les ambitions vénales des uns s’opposent à la volonté intègre des autres. Eric manque cruellement de chance en cet épisode, d’où dans un moment d’injustice flagrante, sera lancé le fameux "Défi au Roy". Les magouilles souterraines ne manquent pas, générées par des énergumènes peu scrupuleux. DE même, l’action n’est pas mise de côté, loin s’en faut, grâce aux intrigues et assauts qui fleurissent de tout part, si bien que la lecture se fait sans temps mort. Certes les dialogues très fournis freinent cette avidité à dévorer ces aventures mais assurent une maîtrise complète des péripéties de leur auteur.

Le trait de Victor Hubinon est admirable en tout point. Une netteté absolue, un sens des proportions excellent, une organisation picturale formidable, ce dessinateur hors pair subjugue par le réalisme des situations. Le travail qu’il produit sur les navires tels la "Railleuse" ou les felouques barbaresques est d’une grande beauté et s’apprécie à grandes lampées d’embruns. Un effort sur la colorisation peut être constaté de manière à ce que les couleurs vives d’antan s’estompe progressivement.

Allez, tous à bord de la "Railleuse" pour des péripéties exotiques qui vous feront voir bien du pays et des intrigues de tout bord.
 

Par Phibes, le 12 août 2009

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