BARBE-ROUGE
Les révoltés de l'Océane

Condamné aux galères pour un crime qu’il n’a pas commis, Eric embarque à bord de l’Océane, navire militaire fraîchement émoulu et retrouve inopinément son petit acolyte de la "Railleuse" et son complice Baba. Alors qu’il commence à prendre ses marques, Eric se voit par obligation pénale de participer à une course-poursuite lancée à l’encontre d’un corsaire barbaresque, Omar-El-Hadj. C’est à la suite d’une échauffourée qui tourne à l’avantage du poursuivi que le galérien, profitant de la confusion à bord, décide de se mutiner et de prendre le commandement du navire. Mais la partie n’est pas pour autant terminée, car la pression barbaresque est de plus en plus forte. Jouant le tout pour le tout, une contre-attaque aux aboutissements incertains est alors organisée.
 

Par phibes, le 13 août 2009

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Notre avis sur BARBE-ROUGE #5 – Les révoltés de l’Océane

Dans la lignée des "Révoltés du Bounty", Jean-Michel Charlier a décidé de mêler son personnage fétiche Eric, transformé en bagnard, à une mutinerie. C’est à l’occasion d’une débâcle navale que le fils de Barbe-Rouge va à nouveau prouver ses talents de fin stratège en matière de conflits sur mer.

Le père scénaristique de "Buck Danny" dévoile une fois de plus son immense aptitude à constituer des récits sans faille, pleins de rebondissements. Le présent épisode est l’occasion de montrer son art de régler, au millimètre près, les évolutions maritimes, servies par des schémas on ne peut plus explicites et coulant de source. On sent qu’il veut que le lecteur soit en totale osmose avec les actions combattantes d’Eric et qu’aucune ombre ne vienne gêner leur compréhension. De fait, il étale sa large connaissance des bateaux d’antan et de leurs manœuvres, trahissant une documentation fouillée et bien assimilée, resservie au moyen de nombreux termes adéquats et de rappels informatifs.

Le contexte historique imprègne formidablement le récit et vient entourer naturellement les mésaventures d’Eric. A ce titre, on pourra se délecter des apparitions inquiétantes des barbaresques à bord de leurs felouques qui, à cette époque, régnaient en maître sur la Mer Méditerranée.

Pour sa part, Victor Hubinon réalise un travail génial, presque de galérien pourrait-on dire, d’une rigueur artistique époustouflante. Son trait est infaillible, d’une netteté sidérante et charismatique. On ne se lasse pas d’admirer ses navires bigarrés aux voiles gonflées qui évoluent généreusement au gré de ses planches. Idem pour les scènes de combat qui se font l’écho d’actions explosives superbement orchestrées. Maîtrisant les perspectives, il parvient à faire apparaître dans des proportions infimes et très soignées des détails formidables. On notera également une colorisation plus marquée que d’habitude, avec des jeux d’ombre subtilement employés.

Assistez à la mutinerie annoncée et suivez avec attention, les retournements qui s’en suivent. Eric est une graine de pirate d’un genre peu commun, et un sacré révolté, ça s’est sûr !
 

Par Phibes, le 13 août 2009

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