Bat-Man First Knight

(The Bat-Man – First Knight 1 à 3)
Gotham, 1939. L’Amérique peine à se sortir de la Grande Dépression quand le spectre d’une nouvelle guerre contre le nazisme pointe le bout du nez en Europe. Dans cette ville rongée par la corruption, le commissaire Gordon a bien du mal à exercer ses fonctions, surtout quand une étrange affaire de décapitation fait la Une de tous les journaux. Heureusement pour lui, un mystérieux justicier a fait son apparition en ville, on le surnomme le Bat-Man et même si l’on ne connait pas grand chose de lui, il est le dernier véritable rempart pour faire régner un semblant d’ordre… Presque la main dans la main, les deux hommes se lancent donc sur la piste de ce tueur qui laisse de nombreux cadavres sur sa route…

Par fredgri, le 1 septembre 2024

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Notre avis sur Bat-Man First Knight

Le temps de cette mini-série, Dan Jurgens et Mike Perkins renouent avec les bases de Batman, quand Bob Kane et Bill Finger lancèrent son perpétuel combat contre la pègre locale dans le Detective Comics 27, en mars 1939. Ils prennent alors comme postulat de réimaginer ses débuts de héros dans un contexte plus réaliste, dans un pays aux positions quelques peu ambiguës avec cet antisémitisme omniprésent, de plus en plus virulent et décomplexé ou résonne des amitiés coupables avec le régime nazi.
Le cadre est très tendu, la police corrompue rend le travail du commissaire Gordon encore plus difficile, surtout quand il faut composer avec les notables de la ville.
On voit alors se profiler la silhouette d’un nouveau justicier, sans compromis, qu’on appelle le Bat-Man, à cause de sa silhouette, et son habitude d’opérer la nuit, sur les toits de la ville. Ce « soutien » inespéré, en dehors des rouages officiels plait bien au policier. Ses techniques fonctionnent et donnent de très bons résultats, de plus l’homme mystère traîne derrière lui une aura qui impressionne, qui commence même à faire peur aux malfrats. Et cela pourrait être très utile pour aborder cette nouvelle affaire qui alimente toutes les gazettes de la ville.

Plus que jamais au centre des plannings éditoriaux, Batman reste une source inépuisable d’inspiration, quand bien même il s’agit la plupart du temps de ressortir en boucle les mêmes intrigues. Malgré tout, bien qu’il ne soit pas ici question de miser sur l’originalité, les auteurs restent campés dans un polar extrêmement efficace qui pourrait rappeler les exploits de Wesley Dodds dans Sandman Mystery Theatre. Tous les ingrédients sont posés rapidement et l’intrigue est captivante du début à la fin. Sous couvert de reprendre un cadre qui se réfère à tout ce que l’on connait de Batman (sans le tiret, cette fois), Jurgens construit un récit minutieusement réglé, lançant ses personnages à la recherche d’une mystérieuse Voix qui utilise des morts revenus à la vie pour se débarrasser des plus hauts notables de Gotham… Tout ça pour évidemment prendre le contrôle de la ville.
En parallèle, Mike Perkins propose des planches très impressionnantes, bourrées de détails, de contraste. Son style réaliste très fin et expressif est ouvertement basé sur une grosse documentation photo, mais cette technique lui permet de nous plonger dans des vues de la ville vertigineuses et époustouflantes. Le graphisme est réellement un élément d’appréciation majeur quand on découvre cet album.

Si vous êtes de ceux qui sont quelque peu blasés par la présence excessive du héros de Gotham dans les rayons des libraires, je vous conseille néanmoins de vous pencher sur cet excellent volume qui devrait vous convaincre.
Une très bonne surprise.

Par FredGri, le 1 septembre 2024

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