BATWOMAN
Elegie pour une ombre
(Detective Comics 854 à 860)
Fraîchement arrivée parmi les justiciers de Gotham, la mystérieuse Batwoman (dans le civil, elle s’appelle Kathy Kane, richissime fille du colonel Kane) se lance sur les traces de la nouvelle "religion du crime" dirigée par la non moins mystérieuse Alice. Le combat va s’avérer à la fois difficile, mais il va surtout ramener des souvenirs et quelques vieux fantômes…
Par fredgri, le 16 juillet 2011
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Univers :
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Sortie :
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ISBN :
9782809419139
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Notre avis sur BATWOMAN #1 – Elegie pour une ombre
Je ne sais pas trop ce que j’attendais à la base en commençant la lecture de cet album. J’adore le travail de J H Williams III, donc rien que sur le plan graphique c’est une totale réussite.
A mes yeux, il s’agit certainement du meilleur graphiste sur le marché, en pleine possession de son style protéiforme, totalement en adéquation avec les ambiances du récit, c’est tout simplement parfait. Il aurait, peut-être, tendance à un peu trop faire le poseur et charger de sens graphique la moindre scène d’action, du coup, on a parfois le sentiment que le scénario peut devenir prétexte…
Alors qu’en fait, pas du tout. Greg Rucka pose, dans le premier arc, les bases du personnage, le contexte, sa vie intime (Kathy est lesbienne et elle l’assume pleinement), et donc, en effet, on pourrait se dire que c’est très classique, sans surprise, mais il s’agit avant tout d’un terrain qu’on déblaye ! Le deuxième arc reprend donc certains éléments et explore l’histoire de Kathy, son évolution, du passé au présent, tout en alternant avec une très légère trame qui suit celle du premier arc.
Et, donc, sur ce plan, l’écriture de Rucka est très subtile. Il décrit ici une femme forte, qui lutte pour harmoniser sa vie intime et ses aspirations de justicière masquée, qui a déjà un vécu très lourd et qui, en plus, ne veut pa faire de concessions avec sa sexualité. Le gros intérêt de cet album, au delà de l’aspect justicière de la nuit, réside donc dans la très belle étude psychologique du scénariste. On retrouve la finesse dont il avait fait preuve dans ses Queen & Country, dans ses Whiteout.
C’est sur qu’on s’éloigne des schémas très super-héroïques, qu’on s’attarde ici bien plus sur le personnage en lui même tout en gardant des scènes d’action, et, du coup, on peut avoir le sentiment que c’est trop classique, sans prétention. Malgré tout, je continue de penser qu’on a surtout, ici, une très belle et intéressante mise en place.
C’est vrai aussi que le graphisme très exceptionnel de Williams III ne fait qu’accentuer la différence entre les deux angles d’approche. D’un côté on a une image très dynamique, expérimentale, voir même très ambitieuse, et on a une écriture plus posée, plus attachée à la psychologie…
Depuis le 52 #7 en 2007 Kathy Kane et Batwoman sont devenues progressivement des éléments important dans le DC Universe, mais il aura quand même fallu attendre 2010 pour la voir héroïne de ses propres pages dans Detective Comics (d’ailleurs ce volume ne traduit que les deux premiers arcs, pas le troisième dessiné par Jock) ou elle remplace Batman dans son propre magazine. Ensuite, en Décembre 2010 est arrivé le fameux Batwoman 0 qui est sensé annoncer la série du même nom qui n’arrivera qu’en Septembre 2011, avec le relaunch DC.
Tout ça pour dire que Batwoman semble ne pas se cantonner à n’être qu’une énième variante de Batman, elle va vite gagner en substance.
Alors surveillez la suite (en plus la nouvelle série sera co-écrite et dessinée par le même Williams III !!!), cela risque d’être très intéressant !
Par FredGri, le 16 juillet 2011