BEAUTÉ
Simples mortels
Beauté est en fuite. Elle cherche Mab afin de faire annuler le sort. Mais elle est dénoncée par des habitants. Le Roi Sanglier accoure et ramène la jeune femme, ainsi que sa fille, dans son royaume. L’épouse du Roi Sanglier comprend très vite que son couple est en danger avec Beauté. Mais imagine-t-elle que c’est tout leur royaume qui pourrait périr ?
Par legoffe, le 16 septembre 2013
Notre avis sur BEAUTÉ #3 – Simples mortels
Ce troisième tome clôt une série certes courte, mais particulièrement animée. Les auteurs sont parvenus à dépoussiérer le registre du conte avec une jolie réussite. Les dessins, simplistes au premier regard, sont en fait épurés et très raffinés. Ils servent une fable particulièrement sombre qui, sous le crayon d’un autre dessinateur, aurait peut être parue difficile, voire dérangeante.
Ici, le style graphique permet – quelque part – de dédramatiser et de rester dans cet univers de conte malgré les guerres, la violence ou le sexe. Vous l’aurez compris, la fable ne s’adresse pas aux jeunes pour une fois.
Et elle est très prenante. La densité du récit est remarquable, allant de rebondissement en rebondissement et s’attachant à suivre le destin de plusieurs personnages qui font le ciment de la série. Car l’humain est toujours privilégié, que ce soit dans sa capacité à aimer, à détester ou même à tuer. La force des émotions, la folie aussi, font vivre ces pages sans que Hubert n’ait trop à en faire. Certaines scènes n’ont ainsi pas besoin de longs dialogues pour faire passer l’intensité du moment. Le talent du duo Kerascoët (ce pseudo cache en fait deux dessinateurs, Marie Pommepuy et Sébastien Cosset) n’y est sans doute pas étranger tant les dessins exaltent ces émotions.
Ce conte est donc un divertissement de qualité qui nous rappellera combien l’homme peut détruire – et se détruire – lorsque l’envie de posséder devient trop forte, et plus encore, sans doute, lorsqu’il agit pour une femme. Ainsi va le monde, et pas uniquement dans les contrées imaginaires d’Hubert.
Par Legoffe, le 16 septembre 2013