Benito Mambo

Charles-Henri est le dernier rejeton d’un richissime homme d’affaire, néanmoins il ne compte pas suivre les traces de son père car ce qui l’intéresse c’est de devenir danseur de mambo ! Ce qui a tendance à énerver son paternel qui l’envoie, pour le punir dans les oubliettes de sa forteresse. Mais un ras de marée envoie Charles-Henri, devenu Benito, dans le monde. Il rencontre tout d’abord l’équipage du "Volapür", une sorte de ballon mécanique qui vole en direction de Matamore. Il y rencontre la jeune fille qu’il baptise "Angeline" dont il tombe par la même occasion amoureux. Mais jeté par dessus bord il finit par tomber sur les ouvriers qui creusent un tunnel au milieu de la Terre.
Peut-être qu’à leurs côtés il réussira à retrouver Angeline !!!

Par fredgri, le 3 juin 2014

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Notre avis sur Benito Mambo

Paru en 1999, dans la collection Tohu Bohu des Humano, cet album nous faisait découvrir l’univers très particulier de Christian Durieux. Un univers à la fois poétique et inclassable qui nous rappelle même certains contes ! Bien sur, il faut accepter de se laisser entraîner sans trop se poser de questions, le voyage qui s’annonce étant principalement prétexte à mieux découvrir ce drôle de personnage résolument décidé à tout faire pour retrouver la jeune fille qu’il aime !

Evidemment on est vite charmé par les atmosphères que nous propose Durieux, malgré tout je trouve que l’ensemble manque aussi pas mal de fond, d’une sous lecture plus subtile, plus véritablement poétique. Tout est pratiquement à prendre au premier degré alors qu’on aurait pu s’attendre à davantage de sens métaphorique (qui arrive peut être plus vers la fin, en fait !).
Ça ne retire absolument rien au plaisir de cette lecture, c’est juste que progressivement le personnage perd un peu de son charisme, de sens, une fois passé l’effet des premières planches !

Après tout, cette idée du mambo est intéressante, mais reste à l’état d’ébauche, comme celle du dieu du mambo qui n’arrive pas à sortir de son rôle d’élément du décor. On pouvait s’attendre à davantage de jeux sur le rythme de la narration, des séquences plus évocatrices de la musique etc. Et finalement, rien de tout ça, le garçon a simplement envie de danser, il aime gesticuler, ça aurait très bien pu être du rock ou du flamenco, qu’importe !. On a vraiment le sentiment que l’auteur n’est pas arrivé à transcender cette idée, à en nourrir son récit au delà de la simple utilisation anecdotique ! C’est dommage !

D’où le sentiment de suivre un récit, certes très agréable, mais qui peine à se dépasser, à la manière des albums plus récents de Durieux qui ont davantage de subtilité !

Graphiquement, on reste dans un trait plutôt simpliste, assez épuré, mais plein de charme.
Je préfère quand même la première version en noir et blanc et en petit format, qui fonctionnait bien mieux, mais bon, ça reste subjectif, car dans le cadre de cette histoire le style faussement naïf, adopté ici, est très efficace. On notera quelques illustrations rajoutées de toute beauté, nous laissant rêver à ce que ça aurait pu donner si Christian Durieux avait réinterprété son histoire avec son style actuel.

Une oeuvre qui garde malgré tout, son charme des premiers travaux, avec ses imperfections, mais qui a tout de même le mérite de nous proposer une lecture des plus agréables !

Pour les fans de Durieux !

Par FredGri, le 3 juin 2014

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