BERLIN
Ville de lumière

1933, Hitler devient chancelier et amène progressivement à la fin de la république de Weimar ! Pendant ce temps, les troupes de jeunes SA traquent les juifs et les opposants au régimes d’Hitler sont petit à petit emprisonnés. Les ouvriers sont partagés entre les derniers groupes communistes et ces nouvelles factions qui annoncent un nouvel ordre. En parallèle, la relation entre Marthe et Anna perdure, même si la tension à Berlin pousse les uns et les autres à s’exiler…

Par fredgri, le 6 août 2019

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Notre avis sur BERLIN #3 – Ville de lumière

10 ans après la parution du second volume, Jason Lutes conclue définitivement son exceptionnelle trilogie se déroulant dans le Berlin pré-nazisme. On retrouve les protagonistes des épisodes précédents, le temps a passé, Marthe est toujours avec Anna qui ne supporte plus d’assumer sa part féminine. Tandis que Karl sombre dans une apathie destructrice, suite à sa séparation et la déliquescence de la société allemande qui se radicalise de plus en plus autour de lui !

Après un premier volume très passionné et un second plus politisé, ce troisième opus accentue résolument le ton sur le portrait d’une société qui est profondément marquée par la misère et l’éclatement idéologique qui va servir de ferment pour la montée du nazisme. On suit donc cette intrigue mosaïque absolument passionnante qui dépeint le portrait d’un univers brisé ou les uns et les autres tentent de survivre, parfois de s’adapter, sans pour autant perdre de vue ses idéaux !
Il y a ainsi Marthe qui s’est installée il y a quatre ans pour s’émanciper de ses parents bourgeois, qui s’est ensuite découverte par le biais de ses rencontres, de ceux qu’elle a aimé, mais qui découvre qu’elle va devoir revenir en arrière, seule façon pour elle de survivre. Mais le plus significatif c’est encore la jeune Sofia, qui s’est engagée dans les groupes communistes pour combattre les oppresseurs nationalistes qui ont tué sa mère. La jeune fille devient de plus en plus dure et violente, véritable symbole de cette Allemagne marquée au fer rouge par l’après guerre et la révolution de Novembre 1918 !

L’écriture de Lutes s’est certes lissée au fil des années, mais je la trouve paradoxalement plus subtile, plus émouvante, avec des passages réellement touchants, comme les petits croisements en monologue intérieur ou l’on aperçoit les pensées anonymes des passants… !

Berlin s’achève donc sur cet ultime volume qui se savoure comme un roman expressionniste, à l’image de Manhattan Transfer ou Berlin Alexanderplatz.
Jason Lutes inscrit sa série dans l’histoire, à l’exemple de Maus ou Persépolis, un chef d’œuvre qui n’a pas fini de faire parler de lui !

Par FredGri, le 6 août 2019

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