BERNARD PRINCE
Le port des fous

Le Cormoran ayant été détruit lors de leur dernière aventure, et en attendant la construction du Cormoran II, Bernard Prince et Barney Jordan sont sollicités par Ed Callaby, leur nouvel armateur. Un de ses navires, le Mary-Novembre, transportant une cargaison de fourrures, a été repéré au nord des cotes canadiennes totalement abandonné. Leur travail consiste à rejoindre le navire en question, comprendre ce qu’il a bien pu advenir et le ramener, sous huitaine, à Port Everwhite avant qu’il ne soit piégé par les glaces. Considérant le nombre de personnes qui s’intéressent à ce cargo, leur escapade dans les eaux gelées de l’océan arctique va s’avérer plus périlleuse que prévue.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur BERNARD PRINCE #13 – Le port des fous

C’est sous des latitudes beaucoup moins clémentes que Bernard Prince et Barney Jordan vivent leurs nouvelles aventures. En effet, de la baie des milliardaires de la Méditerranée à la belle saison (voir tome 12), les deux sympathiques personnages sont propulsés en Alaska sous des températures frigorifiques. Exit le Cormoran qu’on avait pris l’habitude de voir dans les premières planches des albums antérieurs, détruit à la suite de leur dernière épopée française. Toutefois, nos baroudeurs préférés conservent leurs habitudes marines et s’engagent sciemment, à la demande de leur nouvel armateur (soit dit en passant très prévenant et humain) dans une opération de récupération spéciale et à haut risque.

Comme d’accoutumée, les deux personnages rentrent dans les ennuis à pieds joints et nous garantissent un échange d’amabilités des plus percutants. La glace ambiante ne réussira pas à tempérer les ardeurs de ces derniers qui étaleront tout leur savoir-faire en situation de crise.

A partir d’une idée de base simple concernant un trafic de substance illicite, Greg construit un scénario blindé, inspiré des contraintes naturelles des lieux et très animé. En effet, si au dehors du pseudo navire fantôme, point névralgique du récit, tout se fige, à l’intérieur de ses soutes, l’atmosphère est en surchauffe. Echange de coups de poing, de feu et de crochets à glace alternés avec des discussions imagées et pince-sans-rire sont au programme de cet album survitaminé. Les décisions les plus folles se multiplient dû au timing très serré imposé par Dame Nature et par les conditions de bord et déchaînent, pour notre plus grande satisfaction, la lecture de ces aventures délirantes.

La machinerie Hermann est bien huilée et ne risque pas, au vu du superbe résultat, de se figer sur place. Maîtrisant les extérieurs comme les intérieurs, il parvient à nous faire sentir la morsure du froid ambiant et les remugles pestilentiels des soutes du Mary-Novembre. Les scènes de combat sont on ne peut plus vives et cautionnent l’ambiance de folie qui a pris corps au sein du navire.

"Le port des fous" est un pari réussi, une sacrée histoire qui est loin de nous mener en bateau et qui ne peut nous laisser de glace. A lire ou à relire sans condition.

Par Phibes, le 9 mai 2008

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