BERTILLE & LASSITER

Revenant d’un voyage de noces dans les iles grecques, l’ex-Commissaire Bertille du Quai des Orfèvres et sa dulcinée Bertille ont pris le train à destination de Saint-Brieuc pour rejoindre leur domicile. Durant le voyage, ils font la connaissance de Jonathan Lassiter, un jeune américain dont le comportement interpelle l’ancien limier de la police judiciaire. L’arrivée d’une autre personne vient envenimer la situation et Louis Bertille y met rapidement le hola en démasquant l’individu. C’est donc sous le questionnement de Bertille que Jonathan décide de faire part de sa mésaventure. Laissant le malfrat au Commissariat de Saint-Brieuc, la famille Bertille entraîne le fuyard à son domicile isolé, à Saint-Quay-Portrieux, sans savoir qu’ils sont suivis par un autre personnage aux intensions malfaisantes. Quel est donc ce mystère qui plane sur la tête de Jonathan ? Pourquoi le dénommé Max, citoyen américain très antipathique, a envoyé ses hommes à la suite de Lassiter ? Serait-ce à cause d’un vol perpétré avec un certain Edward ? l’ex-Commissaire Bertille et son épouse vont bientôt le savoir et même en découdre sévèrement…

Par phibes, le 4 juin 2024

Publicité

Notre avis sur BERTILLE & LASSITER

Le prolifique Eric Stalner remet en scène ce fameux duo composé du savoureux Commissaire Bertille et de sa non surprenante conjointe Bertille dans une nouvelle aventure policière qui a la grande particularité de faire le lien entre les tomes Bertille & Bertille et 13h17-Dans la vie de Jonathan Lassiter. Nous projetant 40 ans après les stupéfiantes péripéties vécues par le policier et sa dulcinée au contact d’une boule rouge énigmatique, l’auteur nous plonge dans la fuite en avant de Lassiter après son coup d’éclat avec Edward.

Nous retrouvons donc ce couple atypique qui a bien sûr vieilli mais qui n’a pas pour autant perdu sa gouaille et sa spontanéité. Désormais unis par le mariage depuis peu après quarante années de concubinage, les deux tourtereaux s’entichent du jeune Lassiter pour lui porter secours contre des personnages que nous connaissons bien puisque croisés dans l’album 13h17.

Ce nouveau récit se veut des plus réussis grâce à la partition jouée par un trio très plaisant à suivre. Le côté bourru/grande gueule de l’ex-commissaire associé à la pétulance, la sérénité voire l’originalité et la bavardise de son épouse génèrent, via des dialogues bien cocasses, des situations croustillantes que l’auteur use avec un délice perceptible. Lassiter, quant à lui, campe un personnage qui subit les évènements et suscite un réel attachement. A l’instar des péripéties vécues dans les années 20, le fantastique reste chevillé au tandem Bertille et vient quelque peu épauler les habitants de Saint-Quay-Portrieux contre une invasion mafieuse des plus destructrice. Les tribulations mises en avant se veulent un véritable rafraichissement et permettent de passer une fois encore un excellent moment de lecture.

Conforme aux deux albums précités, la mise en images, toujours aussi aguerrie, est l’occasion pour Eric Stalner de rester dans cet environnement de noir, de gris et de blanc ponctué de pointes de rouge. Le résultat qui campe parfaitement les ambiances des années 60 reste d’un niveau de qualité admirable. Les personnages, même vieillis demeurent toujours aussi présents à la faveur d’un charisme remarquablement travaillé. Les vues extérieures, sous la neige ou le blizzard sont des plus belles et témoignent d’une recherche esthétique évidente.

Un récit complet d’une aventure fantastico-policière qui en regroupe deux précédentes et qui installe très profitablement un couple de personnages atypique que l’on a vraiment envie de revoir sous d’autres cieux : pourquoi pas en 1952, avec le chef indien Dakota ou ailleurs !

Par Phibes, le 4 juin 2024

Publicité