Bienvenue à Pandemonia

L’Enfer est une entreprise dont les rouages se grippent de plus en plus. Son D.G., Lucifer, coupable de paresse, est l’illustration (sinon l’explication) du phénomène. Quand aux syndicats représentant les ouvriers des fourneaux infernaux, ils achèvent de mettre la pagaille dans cet univers pourtant jusque-là bien huilé…
Rien ne va plus en Enfer dont l’administration ploie en outre sous de nouvelles directives ayant intégré de nouveaux items à la liste des péchés, ce qui a pour effet d’encombrer les couloirs de la justice de l’Enfer.
Ismael Posta était coach de développement personnel ; le genre de personne cochant les cases de plusieurs de ces nouveaux péchés passibles des peines les plus lourdes. Mais à l’issue d’une conférence qu’il donnait, cet homme, qui aurait dû avoir encore de beaux jours devant lui, est passé à trépas pour une bête histoire d’étouffement lors d’un buffet. La tuile.
Directement dirigé en Enfer alors qu’il considérait être un altruiste hors pair, il sera promis à la sentence la plus lourde. Mais c’était compter sans son éternel et professionnel optimisme…

Par sylvestre, le 10 mars 2025

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Notre avis sur Bienvenue à Pandemonia

On peut assez facilement, au fil de la lecture, imaginer deux ou trois conclusions évidentes pour cette histoire et effectivement, la fin du récit, quand elle arrive, nous paraît presque un peu logique. Attendue. Téléphonée. Sans grande surprise. Et c'est peut-être un peu dommage, certes, mais Pandomenia n'est pas, à bien y regarder, une histoire où seul le mot de la fin est important.

Non, là, le plus important, c'est cet univers original qui a été imaginé et mis en images. Dans cette BD, l'Enfer a toutes les apparences d'une mégalopole avec ses habitants, ses bâtiments, ses institutions, ses services publics, etc, etc. Et ses comités de direction, donc, ses conseils d'administration, ses pourparlers avec les syndicats...

Les humains reçus en Enfer ont gardé leur apparence humaine. La haute hiérarchie des lieux, en revanche, est facilement reconnaissable aux cornes et aux bois qui prolongent leurs crânes ressemblant sinon en tout point à ceux des humains.

Cet univers est bien plaisant à découvrir, faisant de nous les témoins qui rigoleraient presque de voir de pauvres âmes allant vers leur pénitence ! Ceci dit, on s'autorise peut-être à ne pas prendre tout ça au sérieux quand on voit les punitions infligées à certains ; qui relèvent plus d'une punition qui collerait mieux avec le Paradis qu'avec l'Enfer ! Mais bon. Même en Enfer, il y a une hiérarchie des peines à purger, semble-t-il ! Ce qu'on veut bien croire !  ;-)

Ce qui est remarquable aussi dans cette bande dessinée qui, en certains points, nous fera penser à la série Blacksad, c'est le dessin de Gabriel Ippoliti. Fort d'une colorisation extraordinaire, il donne notamment aux visages un aspect très réaliste. C'est magnifique !

Avec Pandemonia, les auteurs Diego Agrimbau et Gabriel Ippoliti œuvrent une nouvelle fois ensemble mais cette fois au service d'une histoire autrement plus légère que dans leurs titres précédents. Les lectrices et les lecteurs qui étaient passé(e)s à côté des précédentes réalisations de ce tandem d'artistes argentins peuvent aujourd'hui prendre le train en route avec cette malicieuse BD Pandemonia sans que cela ne les empêche d’aller vers La bulle de Berthold, La grande toile ou Eden Hotel dans lesquelles ils retrouveront avec plaisir mille qualités présentes « depuis le début ».

Par Sylvestre, le 10 mars 2025

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