BILLY BAT
Volume 1

Billy Bat, le héros de BD imaginé par Kevin Yamagata, fait un tabac aux Etats-Unis en cette fin des années 1940. Pourtant, son auteur sent qu’il est en panne d’inspiration. Le final de son nouvel épisode ne le satisfait pas du tout. Il doit, de plus, passer des messages anticommunistes dans son récit, ce qui ne lui plait guère.

C’est alors qu’il apprend par un policier que son personnage Billy Bat existerait déjà au Japon. C’est un choc pour le jeune homme, d’autant qu’il a des origines japonaises et qu’il a lui même travaillé quelques temps là-bas en tant qu’interprète juste après la guerre. Aurait-il été inspiré inconsciemment par une image qu’il aurait vue durant son séjour ?

Son honnêteté le pousse à se rendre au Japon, quitte à laisser un temps la conception de sa série à son assistant. Il veut réparer ses éventuelles fautes et réparer le préjudice au véritable inventeur de Billy, si tant est qu’il existe vraiment. Kevin ne sait pas alors qu’il va mettre les pieds dans une affaire qui le dépasse. Cette mystérieuse chauve-souris tirerait en fait les ficelles de l’Humanité depuis la nuit des temps…

Par legoffe, le 9 avril 2012

2 avis sur BILLY BAT #1 – Volume 1

Naoki Urasawa n’avait pas terminé la publication de Pluto au Japon qu’il se lançait dans une nouvelle série en 2008, Billy Bat. Depuis, huit volumes sont déjà parus au Pays du Soleil Levant tandis que la traduction débute seulement en France. Et cela s’apparente à un vrai événement dans le monde du manga tant cet auteur est aujourd’hui célèbre chez nous.

Urasawa choisit, cette fois, de nous entraîner non dans le futur, mais dans le passé, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale pour être précis. Il nous raconte, en compagnie de son co-scénariste Nagasaki, les mésaventures d’un auteur de comics qui va partir pour le Japon afin de rencontrer le dessinateur qui a peut être, inconsciemment, inspiré sa BD à succès.

Rapidement, l’aventure part dans une voie plutôt fantastique puisque la fameuse chauve-souris serait non pas une simple héroïne de bande dessinée, mais bien un personnage mystique, avec un visage bon et un autre mauvais. La version chiroptère du yin et du yang en quelque sorte !

Le scénario est d’une incroyable densité dès le départ. Le style narratif rappelle beaucoup la complexité de 20th Century Boys, tant sur la forme que sur le fond. Autant dire qu’il va falloir s’accrocher un peu pour ne pas rater un élément important. Urasawa, en effet, aime à semer les indices et les personnages pour mieux nous surprendre quelques chapitres plus loin.

Le thriller, en tout cas, tient en haleine et nous entraîne sur des chemins inattendus dès que l’on croit tenir un bout de piste. Autre point original, nous avons – de temps à autre -une BD dans la BD avec des planches comics de Billy Bat. La série s’ouvre d’ailleurs sur un épisode de 24 pages tout en couleurs du héros de Yamagata, dans un style rétro qui rappelle vraiment les années 40.

Si le livre dérive vers des références un peu mystiques, l’ensemble reste ancré dans l’Histoire, celle de l’occupation du Japon par les Américains, ce qui est très intéressant. Nous avons également un aperçu du Maccartisme jusque dans le monde du comics. Incroyable jusqu’où pouvait aller la propagande…
Le contenu du livre est aussi emplit de références cinématographiques et de clins d’oeil au grand maître qui a tant marqué l’auteur (et beaucoup d’entre nous), Osamu Tezuka.

L’ensemble bénéficie bien sûr du coup de crayon talentueux d’Urasawa, toujours aussi précis.

Nous avons donc en main un premier tome très intrigant et déjà accrocheur. Je vais vite filer lire la suite car Pika nous fait le plaisir de publier en même temps les volumes 1 et 2 !

Par Legoffe, le 9 avril 2012

Autant le dire dès le début, je n’ai pas une culture manga énorme, mais j’aime suivre de temps à autre des auteurs ou des univers qui me tentent bien. Et Urasawa est de ceux qui arrivent à me faire aller vers ces rayons surchargés de volumes dont on ne voit le plus souvent que les tranches colorées !
J’ai beaucoup aimé Monster, 20th century boys et Pluto et, du coup, je me suis laissé tenter par cette série commencée l’année dernière.
Dès le début on n’est pas déçu, une habile mise en abime sur le métier de dessinateur de BD, sur la création qui nous échappe etc. C’est bien vu et en effet j’ai été happé tout de suite, ça a très bien fonctionné sur moi.
Plus on s’avance dans ce premier volume, plus on se rend tout de même compte qu’Urasawa a ses recettes qu’il décline de projet en projet. Progressivement on a même le sentiment d’avoir ici une sorte de mélange entre Monster et 20th, avec exactement la même structure narrative, c’est incroyable ! Ami et son œil deviennent une chauve-souris peinte sur un mur ou tracée dans le sable, le héros innocent persécuté et poursuivi devient ici un jeune dessinateur soupçonné par la police, et le livre de conte se transforme en pages de BD… Bref, l’auteur repart sur ses sentiers bien balisés.

Mais même si en effet le tout manque sérieusement d’originalité, je trouve qu’une nouvelle fois les recettes d’Urasawa fonctionnent très bien. C’est haletant, rythmé et parfaitement exécuté, du vrai travail de pros bien rodé. Un très bon thriller !
J’ai lu le deuxième volume dans la foulée et je crois que je ne vais pas trop attendre pour me récupérer la suite (d’autant que sa vieille série Master Keaton commence en vf en Mars, va falloir suivre !!!).

Par FredGri, le 6 février 2013

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