Birmanie : La peur est une habitude
Articulés autour d’un même thème, 6 récits courts créés par des auteurs illustres tels que José Muñoz ou encore Olivier Bramanti, tentent de faire connaître le régime politique de la Birmanie, sa dictature, les conditions de vie des hommes et des femmes et la situation d’exil du gouvernement démocrate.
Par MARIE, le 1 janvier 2001
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Éditeur :
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ISBN :
9782351004098
Notre avis sur Birmanie : La peur est une habitude
Ce document dirigé par Frédéric Debomy fût d’abord édité en 2002. 6 ans plus tard, le scénariste reprend le flambeau et augmente le livre en se faisant aider par Munôz pour commenter en image la politique dictatoriale au travers du monde. C’est l’éditeur Carabas qui se lance dans l’accompagnement de l’oeuvre et de ses auteurs. Le discours est totalement politique. Les bandes dessinées dénoncent toutes, l’opression, l’horreur, les enjeux financiers et les relations extérieures.
Birmanie. La peur est une habitude est un document basé sur des enquêtes de journaliste et des témoignages. Le discours dénonce le travail forcé, le régime militaire, le viol des femmes, la torture, les exécutions sommaires.
Les auteurs soulignent la part de responsabilité des occidentaux, la présence de Total et les lourdes conséquences de la construction du gazoduc Yadana. L’irruption du commerce occidental en Birmanie est destructrice, la relation de cause à effet est démontrée et les Birmans, sous la plume de Ka Hsaw Wa dans cet ouvrage, demandent, tout comme ce fut le cas en Afrique du Sud au moment de l’Apartheid, de cesser l’investissement et de boycotter la Birmanie. Le déferlement de violence pourrait alors cesser, particulièrement avec le recul de la présence de l’armée.
L’intêret de cet ouvrage, en dehors de la partie graphique et narrative qui nous intéresse, réside bien évidement dans la force du reportage. Le livre est beau, le contenu est riche, détaillé, clair. Pas de misérabilisme, juste un constat particulièrement douloureux et la mise en avant de notre ignorance.
Dessiner, écrire et éditer pour diffuser une information est un acte militant et courageux. Lire l’ouvrage serait solidaire. Le talent des auteurs sollicités est d’autant plus évident qu’ils ont tous réalisé la prouesse de traduire en quelques cases seulement un drame national, quelques cases où rien ne manque.
Pour terminer, des dates et des chiffres et des adresses en annexes donnant ainsi un point de départ à une reflexion nécessaire.
Par MARIE, le 30 mars 2008