Blasfamous

(Blasfamous 1 à 3)
Il y a 600 ans, la novice Clélia, tenant dans ses bras le corps sans vie de son amante, consent à conclure un accord avec un démon lui promettant l’immortalité en contrepartie de sa dévotion, de la renommée et d’une multitude de pouvoirs dont la résurrection et la guérison intégrale. L’idée en substance étant de créer un culte, l’Ordre, qui permettrait de fournir aux véritables patrons du démon la très convoitée Ecstasy Mystique… De nos jours, un mouvement dissident commence à faire parler de lui, s’opposant très ouvertement à l’Ordre…

Par fredgri, le 21 février 2025

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Notre avis sur Blasfamous

Deux ans après son excellent Sweet Paprika, Mirka Andolfo revient avec ce nouvel album (paru sous forme d’une mini-série pour le nouvel éditeur DSTLRY) qui aborde encore une fois le thème des démons et des anges.

Nous rencontrons, cette fois, la pétillante Clelia, anciennement nonne, qui a accepté de signer un contrat avec un démon afin de créer un nouveau culte, tout simplement appelé l’Ordre… L’histoire se passe dans un univers où les forces démoniaques ont affronté les armées angéliques et ont gagné. Bien que les humains ne s’en soient pas forcément rendu compte, car les démons ont progressivement détourné l’adoration en Dieu à leur avantage, flattant la plèbe à grands coups de spectacles grandioses, de communication omniprésente sur les réseaux sociaux et d’idoles médiatiques ultra-charismatiques comme l’est devenue au fur et à mesure l’héroïne elle-même.

Mirka Andolfo dresse donc un portrait au vitriol de ces cultes de l’éphémère basés sur l’illusion et le strass. Son approche est grandiloquente, nimbée de rose, de couleurs criardes, à l’image de cette pop star céleste qui fait profiter de ses dons ses innombrables fans au regard admirateur. L’autrice y ajoute un parallèle avec la religion, avec l’éternel combat entre les anges et les démons, et petit à petit montre que, malgré tout, ils ne sont pas meilleurs les uns que les autres, que bien souvent, pris dans leur idéologie, dans cette vision de la perfection, ils en oublient l'empathie la plus élémentaire.

Peut-être que le vernis manque un peu de subtilité ; dans l’ensemble, c’est vrai, qu’il aurait pu être intéressant d’ajouter çà et là un peu plus de relief dans les caractérisations, histoire de rendre le tout un peu moins "Bing bing", mais l’intention est intéressante et vaut à elle seule l’achat de cet album qui déborde d’une sincérité et d’une fraîcheur très communicatives.

Par FredGri, le 21 février 2025

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