Bleu à la lumière du jour

Elle s’appelle Matilde et bientôt il lui faudra accepter d’être sacrifiée au nom d’une énigmatique tradition familiale. Elle ne le veut évidement pas. Avec l’aide de sa sœur Teresa, elle décide une nuit de fuir, de prendre en main son destin, mais sur le trajet, elle se noie…

Par fredgri, le 2 août 2023

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Notre avis sur Bleu à la lumière du jour

Après deux albums éblouissants, Borja Gonzalez nous revient avec cette véritable pépite, une belle et étrange fable romantico-gothique qui suit les errances d’une jeune fille au comportement étrange, comme absente de sa propre destinée.

Bleu à la lumière du jour apparait tout de suite encore plus abouti et moins cryptique que les deux albums précédents. Le dessin y est plus fin, tout en restant incroyablement cohérent depuis le début. On retrouve ainsi cette virtuosité dans les cadrages, dans cette volonté de prendre son temps, quitte à délayer les séquences, les étirer pour insister sur un mouvement de robe, sur un regard que l’on devine (rappelons que les personnages de Gonzalez n’ont pas de visage…), sur une case sans intérêt narratif, autre que décoratif.
Et cet alchimie participe au charme de l’ensemble, à ce doux sentiment de glisser dans un conte fantastique qui se déploie doucement, qui ne révèle pas tout de suite ses secrets.

Bien sur, on devine que Matilde n’est plus vraiment la même en revenant en arrière, après avoir tenté de traverser ce petit lac qui lui permettait de trouver sa liberté. On cherche à deviner le sens de son comportement, un second, un troisième niveau de lecture.
On peut être un brin désarçonné par cet aspect « lecture pro-active » mais on se laisse vite gagner par ce qui se dégage de l’histoire, des ambiances, éthérée parfois, des éléments qui se glissent en périphérie, qui entretiennent l’étrangeté du récit, mais qui le rendent presque hypnotique aussi.

Une très intéressante découverte si vous ne connaissez pas le travail de cet artiste. Vivement recommandée.

Par FredGri, le 2 août 2023

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