BLUE GIANT
Tenor Saxophone Miyamoto Dai

Quelle surprise de voir Shinichi Ishizuka quitter les montagne de la série Vertical pour se lancer dans un manga de jazz ! Avec cette nouvelle série, le mangaka nous entraîne sur les traces de la carrière musicale d’un jeune lycéen. Je parle de carrière car le récit est entrecoupé de témoignages de personnes qui ont croisé Dai, comme s’ils étaient interrogés par un journaliste.

Le scénario est ainsi très habilement découpé entre passé « post jazz », présent du jeune homme et futur (celui des interviews). Cela attise la curiosité puisque l’on se dit que le gamin va certainement devenir célèbre, mais sans qu’on en ait une quasi certitude.

L’auteur parvient à jongler entre les différentes périodes de manière fluide et sans jamais perdre le lecteur. C’est déjà une belle performance. L’autre, c’est de parvenir, avec des effets de style graphique, à nous faire ressentir l’intensité de la musique jouée par le lycéen. Car, se lancer dans une BD sur le jazz n’est pas chose anodine. Dessiner les sons, les mélodies, la puissance d’un instrument, c’est un défi pour un dessinateur.

Ishizuka offre, de plus, un récit très vivant, grâce à de nombreux personnages intéressants et attachants.

Il ne cède pas non plus à la facilité. S’il nous fait comprendre que son protégé à un certain talent, un supplément d’âme dans sa manière d’aborder le saxo, il n’en fait pas pour autant un génie qui maîtrise tout, tout de suite ; loin de là.

Le manga est servi, par ailleurs, par un dessin de qualité, qui est assez réaliste et qui rend le récit d’autant plus crédible.

C’est donc un premier tome intéressant que livre Ishizuka, abordant un thème peu présent dans le monde de la bande dessinée avec un style maîtrisé, qui évite la facilité.

Par Legoffe, le 29 octobre 2018