BOIS DES VIERGES (LE)
Epousailles
Le Bois des Vierges a brûlé. Aube et son homme-loup, le seigneur Clam, se sont enfuits et sont désormais confrontés au monde. Jour après jour; les batailles font rage et le monde qui est à présent le leur part en déliquescence. Une solution pourtant persiste : celle qui a échoué des années de cela et a relancé la guerre entre Hommes et Loups, un mariage…
Par melville, le 13 mai 2013
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Scénariste :
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dessinateur :
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ISBN :
9782756025483
Notre avis sur BOIS DES VIERGES (LE) #3 – Epousailles
Dès le premier tome paru en 2008 chez Robert Laffont (et réédité en 2009 chez Delcourt), Le Bois des Vierges s’est imposée comme une série importante. Depuis, cinq ans ont passé et sort aujourd’hui le troisième et dernier volet au titre évocateur Epousailles. A l’aune de cette conclusion fidèle à l’esprit des deux premiers tomes, si Le Bois des Vierges ne convainc pas tout à fait pour qu’on le qualifie de chef-d’œuvre – timidement espéré –, on lui octroie avec joie celui de série culte !
Le Bois des Vierges séduit par son audace et son flamboiement. Dufaux ne craint pas le ridicule, très vite le lyrisme sourd et sombre de son conte pour adulte emporte même les sceptiques. Humains et Bêtes de haute et basse-taille parés de costumes Renaissance cohabitent dans un univers moyenâgeux où les centaures, faunes, sirènes, harpies et autres créatures sont de chair et d’os. Follement séduisant, Dufaux reste toutefois plus un formidable créateur d’histoires qu’un talentueux conteur. Facilité de la voix off, littéralité des dialogues, académisme de la narration sont en quelques (trop rapides) mots les limites de l’auteur. Pourtant, à aucun moment, elles n’entachent le réel plaisir de lecture. Le Bois des Vierges, comme beaucoup des récits de Dufaux, est un conte. De là vient peut-être le piège duquel Dufaux ne parvient à s’extirper que dans le deuxième tome Loup (le plus réussit à mon sens) : le symbolisme. Chacun des personnages est chargé d’un rôle et avancé selon un schéma destiné à faire progresser l’histoire dans sa métaphore. Le plus ténu dans le tome 2, ce procédé se renforce à mesure que la fin de l’histoire approche et se fait donc particulièrement ressentir dans le troisième tome. Mais encore une fois, ces limites sont balayées par le travail de Béatrice Tillier. Car que serait Le Bois des Vierges sans Béatrice Tillier ? Pas grand-chose, certainement, ou en tous les cas beaucoup moins que ce qu’il est.
Dessinatrice et coloriste, Béatrice Tillier a donné une âme à la série, mais aussi un corps. Comme pour épouser la forme des idées du scénariste, elle opte pour une approche entre baroque et modernité. Le découpage est vif et multiplie les effets de style, notamment plongées et contre-plongées, qui dans le « déséquilibre » qu’ils engendrent suscitent l’angoisse chez le lecteur. Il en va de même pour le travail sur les couleurs et leurs textures. En alternant les teintes froides dans les bleus et chaudes dans les ocres, Béatrice Tillier fait naître l’émotion chez le lecteur.
Terrible, cruelle, captivante, Le Bois des Vierges est une série à lire. Que ce soit dit !
Par melville, le 13 mai 2013
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