BONNE NUIT PUNPUN !
Tome 3

C’est avec ce troisième tome que j’ai découvert Bonne nuit Punpun et autant vous le dire tout de suite, cette lecture fut plus qu’intriguante; déroutante serait même sûrement le terme le plus adéquat !

L’auteur commence par nous présenter rapidement au cours du premier chapitre les personnage de Seki et Shimizu – il s’agit en fait de leur passé – expliquant ainsi leur évolution. On retrouve ensuite Punpun et notamment l’amour qu’il porte à Aiko; amour malheureusement non partagé puisque celle-ci sort avec Yaguchi, garçon populaire et coqueluche du club de badminton. Aussitôt, le doute, la tristesse, la déception, tous ces sentiments propres à la perte d’un amour l’assaillent et l’auteur les retranscrit assez fidèlement. Enfin, la seconde moitié de ce tome s’attache un peu plus à Onodera, l’oncle de Punpun. Ce freeter manquant clairement de confiance en lui se fait draguer par la serveur du café où il a l’habitude de se rendre. Ne comprenant pas ce qui lui arrive, les motivations de cette dernière et surtout ne s’estimant pas assez bien pour elle, il va tout mettre en œuvre pour augmenter la distance qui les sépare allant jusqu’à raconter sa dernière masturbation ou encore une aventure malsaine avec une jeune fille de 16 ans 5 ans auparavant.

Bref, vous l’aurez compris, c’est une ambiance très particulière qui s’installe au sein de ce troisième opus de Bonne nuit Punpun. Les inconditionnels de l’auteur ou de la série seront donc une nouvelle fois ravis. Comme à l’accoutumé, l’auteur traite de sujets plutôt mûrs, sans excès, et donc des plus réalistes, nous permettant de nous identifier facilement aux personnages et ainsi de révéler les défauts de notre société. Au sein d’un graphisme là encore très réaliste, Inio Asano met en place un gros contraste avec Punpun et sa famille représentés en une espèce d’oiseaux bizarroïdes aux traits hyper simplistes. C’est sûrement ce contraste qui fait la plus grande force de ce manga lui procurant cet impact si poignant. Pour le reste, les décors sont présents, bien détaillés et fournis; le découpage est quant à lui efficace. Ce dessin, à l’instar du récit, complètement décalé, prend donc toute son ampleur face aux sujets traités fournissant un rendu d’autant plus dérangeant.

Ce sont donc ces quelques tranches de vie que l’auteur nous offre dans un ambiance des plus particulières et bien évidemment, vous vous en doutez, cela ne conviendra pas à tout le monde. Difficile de se faire un réel avis sur la lecture d’un seul tome; sachez en tout cas qu’on ne peut ressortir indemne de cette lecture. Aussi, si les deux premiers albums vous ont accrochés, alors n’hésitez pas, celui-ci vous conviendra certainement !

Par boukrou, le 22 octobre 2012