BOSTON POLICE
Les martyrs de Salem

Grâce à ce nouvel épisode, la saga policière portée à huit mains par Boisgibault, Marniquet, Jolivet et Clémenceau, semble trouver un bon rythme de croisière. En ce mois de mai, l’atypique Capitaine O’Brady de la police de Boston revient donc pour une nouvelle enquête pour le moins ensorcelante.

Au prononcé de la bourgade de Salem, l’amalgame avec l’histoire des sorcières est immédiatement fait. A ce titre, profitant de la réputation de ce fait communautaire du 17ème qui entraîna la mort d’un grand nombre de personnes liées à la sorcellerie, les deux scénaristes ont construit les bases de leur nouvelle énigme policière qui se veut entreprenante.

O’Brady, officier de police pour le moins ferme, intègre, habile, peu hilare, caustique quand il s’adresse au légiste (les échanges sont des plus attrayants) et quelque peu paternaliste (il appelle ses coéquipiers « les enfants ») se voit affronter un ennemi retors. L’enquête qui en découle et qui ne s’échappe pas des énigmes policières conventionnelles, possède un certain intérêt par le fait qu’elle draine un bon suspense et qu’elle s’inscrit heureusement dans des circonvolutions tortueuses. Aussi, pour atteindre le coupable et découvrir son identité, force est de constater que nombre de crimes seront commis, de témoins entendus et d’indices analysés au gré de quelques rebondissements scénaristiques fort bien venus.

De même, l’action aura une place privilégiée mais toutefois sans trop de débauche, ayant pour avantage de la rendre plus plausible. Courses de poursuite (avec la puissante cobra daytona customisée), rixes en tout genre, donnent un certain punch à l’aventure.

Le travail graphique d’Olivier Jolivet est de grande qualité. Son trait est assuré, titille l’authenticité avec rigueur, dans une clarté et une finesse d’exécution très agréables. Les plans sont remarquables de précision et les personnages ont une réelle expressivité.

Un deuxième opus entreprenant qui assoit les qualités des auteurs participants et la notoriété naissante du fameux O’Brady.

Par Phibes, le 3 juillet 2011