Botanica Drama
Un matin, ayant du mal à cuver une mauvaise cuite, le Soleil ne se réveille pas. Au départ plutôt surpris de ne pas voir le jour se lever, les animaux et autres créatures végétales qui peuplent la Terre se rendent à l’évidence, la nuit est là pour durer… Malheureusement, l’absence du Soleil permet aussi à d’étranges créatures, retenues dans les profondeurs les grottes, de sortir et de venir menacer les diverses populations, quand bien même elles réussissent à se faire protéger momentanément… La fleur Philomène, son amie la Mort et tous les autres doivent alors apprendre à survivre dans ce monde d’obscurité, en espérant qu’à un moment le Soleil se réveillera…
Par fredgri, le 1 avril 2024
-
Scénariste :
-
dessinateur :
-
Coloriste :
-
Éditeur :
-
-
Sortie :
-
ISBN :
9782925114246
Publicité
Notre avis sur Botanica Drama
Botanica Drama est le troisième album de Thom pour la maison d’édition montréalaise Pow Pow, après VII et Casa Rodeo. Cette fois, il nous entraîne dans une très sympathique réécriture de l’évolution, un brin fantaisiste, qui montre le monde d’avant l’arrivée des êtes humains, peuplé de plantes et d’animaux qui vivent en parfaite harmonie sous la chaleur bienveillante du Soleil. Cependant, un jour, ce dernier, de retour d’une soirée bien arrosée avec ses potes planètes, a du mal à se réveiller. Il arrive à se glisser entre deux montagnes, mais se rendort aussitôt…
Désormais privée de lumière et de chaleur, la Terre se refroidit et voit en même temps surgir des forces inquiétantes qui profitent de cette obscurité pour roder et venir menacer ceux qui tentent de survivre tant bien que mal.
L’idée est évidemment de parler du lien entre la nature et le Soleil, de rendre compte du fragile équilibre de tout un écosystème qui dépend justement de ce rayonnement solaire, de ses bienfaits.
Il y a eu de nombreux auteurs qui se sont posés la question du refroidissement de la planète, qui ont construit une multitude de scénarios post apocalyptiques pour dénoncer les méfaits de l’Homme, sa précarité. Mais cette fois, Thom place son récit dans une ère pré-humanité, justement pour débarrasser son propos de toute leçon sur la pollution, sur notre inconscience irresponsable vis à vis de la Terre. Il se concentre sur un constat assez simple et l’habille d’une couche fantastique qui, sous couvert de s’adresser à un public plutôt jeune, délivre un message universel, plein de générosité.
Alors oui, la démonstration peut apparaître naïve au premier abord, néanmoins, le fond est plutôt très habile et intelligent. L’auteur aborde le sujet de la photosynthèse, sans pour autant se perdre dans un aspect technique. Il est ici important de raconter une histoire prenante, accessible, qui délivre agréablement un message essentiel, qui parle de notre monde.
On retrouve les personnages récurrents de Thom, la petite fleur, la mort, les insectes, les animaux, une population évidemment très attachante, servie par un dessin absolument magnifique. On sent que Thom en effet travaille dans l’animation, dans le storyboard, il y a cette fluidité très naturelle qui mène chaque planche, qui nous emporte dans cette aventure pleine de petites subtilités, de scénettes à la fois touchantes et justes.
Une très belle surprise qui fait réfléchir, mais surtout qui nous offre une très belle lecture.
Recommandée.
Par FredGri, le 1 avril 2024
Publicité