BOUDDHA D'AZUR (LE)
Intégrale

En 1955, un chasseur d’ours perdu sur les contreforts himalayens du Tibet, découvre au hasard de son errance le lieu où est caché le fameux Bouddha d’Azur. Grièvement blessé, il parvient dans un dernier souffle à narrer partiellement son équipée. Par ailleurs, à peu de temps d’intervalle, une petite fille est recueillie à l’endroit où gît la statue mythique. Considérée comme la gardienne de cette dernière, elle est entraînée au monastère le plus proche pour devenir la cinquième Lhahl. Quelques huit ans plus tard, un jeune anglais, Gifford Cardboard, fuit sa famille installée à Calcutta pour accompagner le jardinier de celle-ci à destination du Tibet. Lors de leur périple, les deux hommes sont victimes d’un accident et sont séparés. Après une longue errance solitaire dans les hautes montagnes enneigées, Gifford est recueilli in extremis par les enfants de la lamaserie de Chôd Gompa. Bénéficiant de l’enseignement bouddhiste et surnommé Porridge, il ne tarde pas à être intrigué par un ermitage sis en haut de la montagne, celui de la cinquième Lhahl, qui est à l’origine de son sauvetage. Considérant le mystère qui entoure cette tulku et la curiosité aidant, Gifford va prendre une décision qui va bousculer à tout jamais sa destinée.

 

Par phibes, le 30 janvier 2011

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Notre avis sur BOUDDHA D’AZUR (LE) # – Intégrale

Pour ceux qui seraient passés à côté de sa première publication, les éditions Dupuis remettent sur le devant de la scène le diptyque réalisé dans les années 2005/2006 par Cosey, un auteur au talent avéré, sous la forme d’une intégrale généreuse.

Par ce biais, l’occasion nous est donc donnée de prendre part à une aventure pleine de sensibilité à laquelle on ne peut qu’adhérer. Enserrée dans un cadrage historique tendu (l’annexion du Tibet par la Chine), elle prend des allures de quête amoureuse incertaine dans un univers surdimensionné, simple et rafraîchissant. De par sa narration sans redondance, Cosey nous émerveille de son évocation spirituelle aux effluves initiatiques, utilisant la notoriété d’un trésor ancestral pour asseoir la rencontre à travers les ans de deux êtres très différents.

L’humanité, la sagesse que l’on ressent dans l’histoire, sont très agréables et tissent évidemment des liens affectifs entre les différents personnages d’une grande sympathie. Cosey aime le grand air tibétain et nous le fait partager au travers d’une communion naturelle qui se veut confondante.

Graphiquement, le dépaysement est de mise et se concrétise par un trait épais et authentique qui parle de lui-même. Habile au dessin, l’artiste laisse "parler" son crayon dans des visions à l’inspiration ligne-claire, épurées, panoramiques ou dans des zooms explicites, sans aucun dialogue, juste pour en ressentir l’essence du message pictural. Aussi, le jeu scénique est basé sur la douceur des expressions et sur un choix de couleurs assez primaire qui ne nuit absolument pas à la beauté de l’ensemble.

Un appel au voyage empli d’amour et de sagesse dans une superbe intégrale qui, en parallèle, a fait l’objet d’une parution limitée (777 exemplaires) avec un frontispice inédit imprimé sur papier d’art et jaquette.

 

Par Phibes, le 30 janvier 2011

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