BOXEURS & SAINTS
Saints
Quand elle est née, elle n’était pas vraiment la bienvenue. Au point que personne n’a fait l’effort de lui trouver un prénom et qu’en qualité de quatrième fille, elle dut répondre au nom de "La Quatrième" !
La Quatrième était malheureuse, brimée. Rien de ce qu’elle entreprenait n’importait ou ne plaisait aux membres de sa famille. Même sa propre mère la traitait de démon ! Tant et si bien qu’un jour, elle décida de jouer pleinement ce rôle qui lui était attribué et déforma son visage au moyen d’une épouvantable grimace qu’elle s’ingéniait à garder.
C’est chez un acupuncteur que sa mère l’emmena pour effacer de son visage cette vilaine grimace que La Quatrième ne quittait plus. C’est chez cet acupuncteur aussi que La Quatrième entendit parler pour la première fois de Jésus Christ. Amalgamant beaucoup de choses, la gamine crut comprendre qu’en mettant ses pas dans ceux du Christ, elle deviendrait meilleure démone ! Elle ne tarda donc pas à demander à se convertir au christianisme…
Par sylvestre, le 14 décembre 2015
-
Scénariste :
-
dessinateur :
-
Coloriste :
-
Éditeur :
-
-
Sortie :
-
ISBN :
_201512802
Notre avis sur BOXEURS & SAINTS # – Saints
Les malheurs et la naïveté de la petite La Quatrième font paradoxalement de cette histoire un récit plein d’humour. C’est l’histoire de sa conversion au christianisme qu’on suit : une conversion ayant pour décor la Chine médiévale et pour fondement… quelques petits malentendus !
Sur environ 170 planches (soit presque deux fois moins que l’autre volet du diptyque), l’aventure est proche de la petite héroïne, très humaine, mais a aussi sa part de fantastique grâce aux apparitions du raton-laveur et de Jeanne d’Arc, tous deux interlocuteurs privilégiés de La Quatrième, alias Vibiana. Le propos dans cette bande dessinée Saints est tenu "côté chrétien" quand celui de Boxeurs est tenu "côté ennemis de cette religion occidentale". Cette dualité fait de l’œuvre de Gene Luen Yang une œuvre très originale, un diptyque qui nous parle d’une opposition entre deux partis sans pour autant pouvoir nous faire pencher en faveur de l’un ou de l’autre tant l’on s’aperçoit que tout est question de point de vue.
Saints est vraiment une belle histoire de bout en bout. On y croise d’ailleurs (entre autres) Bao, le jeune héros de l’autre volet de Boxeurs & Saints, dans un très joli et très poignant final.
Superbe, tant au niveau du dessin, très simple et pourtant très expressif, que des dialogues et de l’histoire. Par l’auteur du remarqué American born Chinese.
Par Sylvestre, le 14 décembre 2015