BRAISE
Enfants indignes
Prune et Janus ont été séparés mais ils ont tous les deux réussis à s’échapper. Chacun de leur côté, ils font de nouvelles rencontres, d’autres enfants rescapés comme eux et vivants cachés… Bientôt, ils vont à nouveau être réunis, mais pour combien de temps ? Car la Reine du lac de résine et ses sbires ne sont jamais bien loin…
Par melville, le 19 septembre 2010
-
Scénariste :
-
dessinateur :
-
Coloriste :
-
Éditeur :
-
Collection s :
-
-
Sortie :
-
ISBN :
9782205063653
2 avis sur BRAISE #2 – Enfants indignes
Comme une relecture « moderne » à la volonté sombre et cruelle, angoissante et sordide, le premier tome de Braise des tous jeunes auteurs Cédric Fortier et Bertrand Bouton m’avait entièrement conquis et ce deuxième volet confirme encore un peu plus cette très bonne impression.
Dans Maman vous aime, on découvrait un monde féérique qui le soir venu se transforme en cauchemar, on faisait la connaissance de différents personnages dont entre autres Janus le grand frère aveugle et sa petite sœur Prune, l’ambigu Braise et la machiavélique Sorcière du lac de résine… L’intrigue s’installait doucement et au fil des pages la tension – au début simplement latente – se faisait de plus en plus explicite pour atteindre son acmé en toute fin d’album.
Dans ce deuxième tome, Enfants indignes, pas le temps de souffler. De nouveaux personnages font leur entrée et rébellion et premiers émois amoureux vont être de mise… Un album riche en action et rebondissements.
Classiquement, les contes pour enfants portent en eux une part de noirceur, une certaine rudesse permettant d’asseoir sa portée moraliste. Or avec Braise, Bertrand Bouton se réapproprie cette vision et la transcende en inversant en quelque sorte le processus du conte traditionnel pour proposer un « cauchemar » où règne la peur, l’angoisse et la mort avec quelques touches de féérie, d’amour et de fraternité. L’auteur nous offre par là une métaphore d’une enfance vécue comme un cauchemar, mais que la candeur et la capacité à croire en l’impossible des enfants réussissent à enfouir au fond d’eux même pour ne laisser en souvenir que de doux moments. Cela est particulièrement vrai dans la relation qui noue Janus, le grand frère et Prune, la petite sœur ; mais tous les personnages n’ont pas encore livré leurs secrets…
Et au-delà de cette analyse, ce qui fait vraiment tout le charme de Braise, c’est le traitement et le soin tout particulier apporter aux personnages. Complexes et travaillés, ils ont du relief, une vraie profondeur et en deviennent ainsi réellement attachants.
La mise en scène toujours aussi dynamique est encore une fois pleinement réussie. Quant au dessin de Cédric Fortier il est vif et saisit les expressions des différents protagonistes avec force. Quasiment à lui seul il instaure la terreur avec ces ombres et ces formes qui hantent les cases comme des fantômes. La mise en couleur de Juliette Nardin est pour le moins audacieuse avec ses teintes de rouge, de vert et de violet très vives, mais elle apporte cette touche de « modernité » nécessaire au récit et offre à la démarche de ses auteurs toute sa crédibilité.
Braise est une histoire singulière et d’une grande richesse. Un regard sur l’enfance à la fois juste et sensible et en même temps où, un peu à l’image de cette période complexe et passionnante, une certaine cruauté n’est pas écartée. Un must à lire d’urgence !
Par melville, le 19 septembre 2010
Décidément la collection Poisson Pilote n’a de cesse de nous offrir des albums atypiques, comme cette nouvelle série, Braise, un peu en trompe-l’oeil, qui d’un premier regard semble banal mais nous surprend par une savante recette originale mélangeant les genres: contes pour enfants et histoires d’horreurs. On avait déjà eu l’occasion d’admirer la renversante montée en puissance opérée dans le tome 1 et nous ne sommes pas en reste dans cette suite mouvementée, avec d’un côté la petite fille qui rejoint un groupe d’enfants rescapés et entamant un début de résistance et de l’autre côté, le grand frère, possédé par on ne sait quel démon et présentant d’obscurs desseins. L’ambiance, magnifiée par un dessin brut de décoffrage installe un certain malaise, on oscille entre le merveilleux et le macabre.
Braise est belle surprise, ce tome 2 le confirme et en fait une lecture tout à fait recommandable.
Par Placido, le 20 décembre 2010
Dans la même série
BRAISE