Breakwater

Breakwater fait partie de cette belles petites surprises que l’on découvre au gré d’une page entraperçues dans un catalogue, sur un site. le trait de Katriona Chapman est épais, presque minimaliste, accompagné de gris, d’un effet crayon plein de charme. On est séduit, on glisse dans cette histoire, lentement…

C’est le premier album de cette artiste qui ajoute quelques éléments autobiographique dans ce récit intimiste qui parle de rencontres, d’amitiés dans le cadre du travail, et pour l’occasion, dans un vieux cinéma d’art et d’essai. Il y a d’abord Chris qui travaille ici depuis une vingtaine d’année, il y a Rose qui tient la billetterie, Gary, le jeune qui voit là l’occasion de voir des films, d’être entouré d’une seconde famille de substitution, il y a le boss Ben et Dan qui vient d’arriver.
L’histoire se concentre tout de suite sur la complicité qui se construit entre Chris et Dan. Sur ces moments à se confier l’un à l’autre, à apprécier les pauses autour d’un café, ou après le boulot, au pub.

Très vite, on a le sentiment de se retrouver dans ces dialogues, dans cette confiance naissante, petit à petit. Ces deux amis c’est un peu la synthèse de ces rencontres de boulot, ces petites complicités qui deviennent plus.
Alors, évidemment, le récit va plus loin, entre le malêtre de Dan qui se révèle au fur et à mesure, cette toxicité involontaire qui engloutit Chris, on découvre des personnages fragiles et touchants.

L’écriture est particulièrement subtile et juste, elle résonne en nous comme toutes ces discussions que l’on peut avoir eu au fil de notre vie d’adulte, profondément. Et c’est certainement cette sensibilité qui fait toute la beauté de cet album que je vous conseille vivement !
Entre le dessin tout en finesse et les textes, c’est une véritable surprise qui vous attend !

Par FredGri, le 2 juin 2022