Brève cohabitation

Jang est dessinateur de BD. Il vit dans une chambre située sur le toit d’un immeuble. Un jour, il trouve un cafard chez lui. Loin de le repousser, il va l’accepter et pendant plusieurs mois ces deux êtres si différents vont cohabiter…

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

Notre avis sur Brève cohabitation

Brève cohabitation est une dissertation philosophique sur la solitude. Jang Kyung-Sup, son jeune auteur, avoue facilement qu’il a parfois le syndrome de la page blanche. Alors, quand on est face à sa feuille, quoi de plus naturel que de rêver, de partir dans la contemplation ? C’est cet état de contemplation, doublé de curiosité, qui a poussé l’auteur a intégrer dans son histoire, une autobiographie fictive, des personnages animaliers insectes. Parce qu’ils sont partout, parce qu’ils ont mauvaise ou bonne presse. Parce qu’ils intriguent. Et parce qu’avec eux, un être seul peut toujours se dire qu’il ne l’est plus…

J’ai commencé cette lecture en me demandant s’il fallait qu’on "calcule" le cafard à la taille à laquelle il est dessiné, ou s’il fallait qu’on n’y voit que l’insecte tout petit. Je me demandais si cette cohabitation n’était pas simplement une matérialisation d’une conversation à soi-même de Jang. Et puis, au fur et à mesure qu’on avance dans le récit, on comprend qu’il faut voir les insectes comme des personnages à part entière qui prennent leur place, parfois, à des humains (ils travaillent, vont au restaurant, font des manifs…)

Ce cafard n’a pas de nom, mais on sait qu’il est un personnage féminin. Un autre personnage féminin d’importance apparaîtra très vite en la personne de Uisoo… Surprise !

Le dessin est changeant en fonction de reprises que l’auteur a faites sur certaines des planches après plusieurs mois. Il fait parfois assez croquis, mais ce style va bien avec l’esprit tortueux du récit. Ce manhwa est en noir et blanc, contrairement aux deux autres titres déjà parus dans cette collection Hanguk de Casterman.

En bonus, on retrouve plusieurs petites histoires dont les deux premières, toujours relatives à la chambre de l’auteur, sont très intéressantes.

Amateurs de fables originales et introspectives, venez cohabiter avec cet insecte si peu ragoûtant qu’est le cafard. Un animal finalement très propre mais qui vit dans une saleté créée par la frontière qu’a mis l’Homme entre le noir et la lumière lorsqu’il a inventé l’ampoule…

Par Sylvestre, le 21 septembre 2006

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