C.L.A.S.S.

Natsumi Aida revient en France avec ce one-shot C.l.a.s.s. paru avant le plus célèbre Switch Girl. Comme vous pouvez vous en doutez en voyant le titre, l’histoire se déroule ici aussi à l’école. Seulement voilà, le contexte y est assez particulier puisque partant du constat que quoi qu’il arrive certains élèves sont toujours maltraités pendant que d’autres ont la belle vie, une hiérarchie s’est installée entre les élève où le rang le plus "populaire" peut commander aux autres avec comme contrepartie qu’ils ne les maltraitent plus. Malheureusement, Leila arrive en cours d’année et ne conçoit pas du tout les choses de cette manière.

Si le principe de base peut sembler intéressant, on se demande très vite comment l’auteur va pouvoir traiter ce sujet si vaste en si peu de pages; et fâcheusement, c’est bel et bien le cas. Au final on obtient des scènes qui auraient méritées d’être amplement développées, un dictateur qui plie en l’espace de quelques jours, et une gentille héroïne qui inverse la tendance beaucoup trop facilement. Tout est donc prévisible et donne un côté trop naïf au récit; le résultat en est décevant.

Côté dessin, on est loin de la qualité que l’on peut apprécier dans Switch Girl. Ici les personnages sont vides d’expressions, les décors quasiment inexistants, et le trait simpliste appelle à plus de travail. Les fans de la mangaka risquent quelques petites déceptions.

Malheureusement, et encore une fois ça devient presque une habitude chez Delcourt, l’impression se retrouve vraiment trop près du bord si bien que certaines planches, et a fortiori certaines bulles, sont illisibles. On pourrait même aller imaginer qu’ils ont sorti ce volume un peu hâtivement afin profiter de la présence de l’auteur à la Japan Expo pour vendre ce nouveau titre. Après un travail bâclé de l’auteur, c’est donc un travail bâclé de l’éditeur et c’est fort dommage.

Par boukrou, le 18 août 2012