Cabot-Caboche

Issu d’une portée de cinq chiots, le Chien a été séparé de ses frères et sœur à cause de sa laideur. Promis à être noyé, il se retrouve au beau milieu d’une décharge au sein de laquelle il reçoit l’aide d’une vieille chienne qui y vit, Gueule Noire. Cette dernière entame son éducation afin de l’apprendre à se familiariser avec le monde complexe des humains, lui faisant prendre conscience des avantages qu’il pourrait en tirer tout comme des dangers dont il devra se méfier. Le jour où sa protectrice meurt, le Chien décide de tenir sa promesse, celle de partir à la ville afin d’y trouver une maîtresse et de bien la dresser. Malheureusement, pour tenter de trouver cette perle rare, le Chien va devoir passer des moments on ne peut plus éprouvants, surtout au risque de sa propre existence.

Par phibes, le 2 novembre 2021

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Notre avis sur Cabot-Caboche

Après l’excellente adaptation du roman de Cyril Massarotto intitulé Quelqu’un à qui parler parue en août dernier, Gregory Panaccione voit son nom rejaillir sur les étagères des librairies de France et de Navarre. En effet, trois petits mois se sont à peine écoulés que l’artiste nous offre une version illustrée d’un autre roman écrit initialement par Daniel Pennac.

Conformément aux albums précédents, force est de constater que Gregory Panaccione est habité par une humanité bienfaisante que l’on retrouve inévitablement dans le choix de ses sujets et de ses quelques adaptations. Certes, l’artiste aime titiller d’autres univers (fantastique comme Chronosquad, décalé comme Minivip & Supervip…). Cabot-caboche en fait pleinement partie et nous le dévoile au travers d’une histoire sensible qui puise dans l’actualité et qui se réfère quelque peu à la maltraitance animale.

Reprenant l’effigie « pas jolie » de ce petit personnage qu’est le Chien que l’on a pu croiser dans Toby mon ami ou dans Un été sans maman, le récit, découpé avec style, nous permet de le suivre dans son émancipation au contact d’un univers qui semble intraitable. Le parcours mis en exergue met sous les projecteurs des situations souvent proches de la réalité (abandon, mauvais traitement…), mettant le doigt sur le fait que les animaux ne sont pas des objets et qu’il convient, lorsqu’on en adopte, d’en assumer leur gestion complète. Aussi, n’est-il pas rare que ces situations malheureuses bousculent notre sensibilité.

Toutefois, loin de vouloir se décliner sous la forme d’un recueil critique dramatique, l’histoire personnalisée du Chien s’immisce dans une évocation naturelle propre à l’animal qui peut bénéficier de bons moments, attendrissants, presque cocasses et qui peut même susciter quelques occasions de prendre une revanche sur la dureté de son vécu.

Evidemment, le côté illustratif de cette adaptation est des plus profitables au rendu de l’histoire. Gregory Panaccione réalise encore une fois, grâce à son trait libéré et sa colorisation adéquate, un beau tour de force surtout dans la manière déclencher les émotions. Il suffit de se pencher sur le physique rachitique et les expressions globulaires du Chien pour que ce dernier, pourtant pas beau, nous fasse craquer. La gente animale, dans ses extrémités, est excellemment croquée (voir Gueule Noire, la hyène…) tout comme d’ailleurs la frange humaine représentée par des personnages caractéristiques, dont un (type gros nez) qui demeure assez récurrent dans l’univers graphique de l’artiste.

Une adaptation réalisée de mains de maître par un artiste complet qui a l’avantage de partager avec son lectorat de grands moments d’émotion. On en redemande !!

Par Phibes, le 2 novembre 2021

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