CAHIERS DE LA BD (LES) , tome HS
Censuré ! Les interdits de la BD érotique

Décembre 2022, ce que l’on appelle désormais « l’affaire Bastien Vivès » éclate et divise la communauté des fans de BD qui s’exprime sur les réseaux sociaux. Au cœur du scandale, des albums incriminés, mettant en scène des mineurs dans des scènes d’actes sexuels. Aussitôt se pose la question récurrente sur la nécessité ou non d’une censure, sur les limites de la création, de la liberté d’expression… Le tribunal populaire accuse, juge et condamne… Mais est-ce aussi simple ?
Une nouvelle fois, l’équipe des Cahiers de la BD se rassemble autour de Vincent Bernière et Bernard Joubert pour poser le cadre et réfléchir aux enjeux qui se dessinent, en fonction de ce qu’a été la censure jusque là, à travers l’histoire de la Bande Dessinée…

Par fredgri, le 4 août 2024

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Notre avis sur CAHIERS DE LA BD (LES) #HS – Censuré ! Les interdits de la BD érotique

Ce numéro Hors-Série aborde donc le sujet complexe de la censure, qui a depuis le début fait peser sur les épaules des créateurs et des éditeurs le poids d’un contrôle souvent liberticide, mais qui aujourd’hui semble être brandie comme une sorte de « mal nécessaire » pour endiguer des abus moraux.

Avec ce volume, Les Cahiers de la BD entreprennent d’aborder le sujet par son aspect technique plus que véritablement moral. On décortique l’évolution des textes de loi, les limites qui en découlent et l’impact immédiat qui a résonné sur les publications depuis qu’il a été établi en France et aux États Unis des textes qui assujettissent la création BD à un certains nombre de contraintes, de codes.
Évidemment, on ne peut éviter un certain partisanisme libertaire assez logique qui condamne toute limite à l’expression créative.
Cependant, l’argumentaire avancé par la rédaction ne se complait pas forcément dans un étalage de faits, d’exemples. Il est question de contextualisation du geste créatif, qui prévaut sur l’hypothétique interprétation que les détracteurs peuvent lui coller. Mais aussi sur le sens profond que la censure à toujours plus ou moins eu, ainsi que ses dérives autoritaristes.

On sent bien qu’il y a eu un basculement depuis quelques années, une prise de conscience qui a permis à des auteurs/autrices de se fédérer, de libérer la parole, d’animer des débats essentiels, autour de la violence notamment. Néanmoins, on a aussi parfois le sentiment que la sphère des réseaux sociaux a eu l’effet immédiat de rendre binaire toute forme de débat, de limiter le dialogue à un « contre/pour » sans subtilité. Et de ce point de vue, je trouve assez salutaire que Les Cahiers viennent justement se positionner en contrepoint d’une forme de pensée « bien pensante » enrobée d’éthique, avec ce numéro qui fait le point.
Même si je trouve maladroite la section galerie consacrée à Vivès qui donne plus l’impression de jeter de l’huile sur le feu…

Plus que jamais, dans le cadre actuel, il semble important d’écouter les arguments de chacun. Je ne saurais donc assez conseiller la lecture de ce Hors-Série qui a le mérite de présenter une autre facette plus construite du débat.

Par FredGri, le 4 août 2024

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