Calypso

 
En Belgique, de trop nombreuses noyades font mauvaise presse aux piscines et aux établissements thermaux. Laurent Salmon est le directeur de la piscine Calypso. Depuis quinze ans qu’il y travaille, il est obsédé par le fait que cette malédiction puisse un jour toucher la piscine dont il a la responsabilité et fait tout ce qui est en son pouvoir pour en assurer une parfaite gestion et un irréprochable entretien.

Une grande fresque décorative en mosaïque y est d’ailleurs en cours de réalisation. C’est Delphine qui s’y affaire ; Delphine dont Laurent est tombé amoureux.

Mais un jour Delphine va tomber de son échafaudage et le plongeon involontaire qu’elle va faire dans l’eau va lui faire faire, sous la surface, une bouleversante rencontre. Quand Laurent se décidera à lui déclarer sa flamme, il sera soufflé d’entendre d’elle qu’elle ne peut pas répondre à ses attentes parce qu’elle est tombée sous le charme d’un autre homme, qu’elle a croisé "au fond"…
 

Par sylvestre, le 1 juillet 2010

Notre avis sur Calypso

 
Calypso est une dualité d’histoires d’amour belles autant qu’elles sont dramatiques, et c’est sous la forme d’un roman graphique que ces histoires nous sont contées. Les couleurs choisies sont toutes assez crues, assez électriques, et éloignent peut-être un peu trop du réalisme que les auteurs ont pourtant voulu donner au contexte de leur histoire et à leurs personnages, mais leurs tons accompagnent le lecteur avec une certaine cohérence vers la palette des multiples bleus en tous genres, tout aussi électriques, utilisés pour représenter l’eau de la piscine Calypso.

Car c’est bien au niveau de l’eau, de sa surface, que tout se joue. Si l’eau peut en effet offrir un miroir à qui veut se regarder dedans, elle est aussi ici comme une frontière au-delà de laquelle les choses sont à voir autrement.

Dans Calypso, les auteurs marquent bien cette différence entre le monde d’au-dessus et celui d’en dessous. Et Delphine, qui va vivre une expérience extraordinaire après être tombée dans l’eau depuis son échafaudage, sera un lien entre ces deux univers en même temps qu’elle apportera une réponse à l’énigme des noyades qui endeuillent la région. En répondant à "l’appel des sirènes", Delphine a été victime, pourrait-on dire, tout autant qu’elle a choisi… sans savoir vraiment ce qu’elle choisissait !

Pour leur histoire, les auteurs ont utilisé un parallèle avec un épisode de la mythologie grecque, celui mettant en scène Calypso et Ulysse. Et pour multiplier les clins d’œil, sans s’arrêter à cette seule référence à la Grèce Antique, ils se sont aussi amusés à donner à quelques uns de leurs personnages des noms "calculés". Ainsi, le directeur de la piscine a pour patronyme Salmon ("saumon", en anglais, du champ lexical de l’eau). Mais ce n’est pas tout : le prénom de ce M. Salmon, l’homme du monde d’au-dessus, c’est Laurent… quand le prénom de l’homme du monde d’en dessous est Roland… Troublant jeu de miroir phonétique sur ces deux prénoms, n’est-ce pas ? Surtout quand ces prénoms sont ceux des deux aimants qui font hésiter Delphine face à deux directions opposées qui s’offrent à elle…

Sans tout révéler des subtilités de l’histoire, je n’hésiterais pas à vous dire que ce roman graphique est des plus intéressants. Pour toutes ces petites choses, mais aussi pour le reste, le dessin, l’histoire, et l ‘émotion qui vous envahira après en avoir terminé la lecture. Alors, lisez Calypso, vous aussi. N’hésitez pas, et… jetez-vous à l’eau !
 

Par Sylvestre, le 1 juillet 2010

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