CAMPUS STELLAE
Le pont des trois diables

 
Entre un amant et le promis de Catherine, une bagarre a éclaté. Le premier va mourir assassiné par le second qui, furieux contre sa future femme, va se montrer violent envers elle ; assez pour qu’Adeline, une servante qui se trouvait non loin, le tue involontairement en voulant protéger Catherine.

Les deux femmes, craignant que la mort des deux hommes leur soit imputée, vont sans hésiter se lancer sur les chemins de Compostelle pour se faire oublier et expier leurs fautes. Mais leur départ d’Arles sera considéré comme une fuite prouvant leur culpabilité et des hommes vont se lancer à leur poursuite sur la route de Saint-Jacques ; une route connue pour les dangers qu’elle réserve aux pèlerins, à plus forte raison si ce sont des femmes…
 

Par sylvestre, le 10 avril 2014

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Notre avis sur CAMPUS STELLAE #3 – Le pont des trois diables

 
Malgré les quelques références aux tomes précédents qui sont faites dans cet album, l’histoire de ce troisième opus de la série Campus stellae peut se lire comme un one-shot : elle forme en effet un tout, partant d’un fait divers dramatique qui déclenche l’aventure qu’on est invités à découvrir et trouvant sa conclusion dans les dernières planches de l’album. Une conclusion d’ailleurs peut-être un peu brutale, un peu rapide, voire un peu facile… Une conclusion qui en tout cas permet à son scénariste d’éviter de s’étendre sur ce qu’il voudrait nous faire admettre d’un pouvoir qu’avait soi-disant, à l’époque, sur les gens, le pèlerinage vers Compostelle : cette idée que certains faisaient le pèlerinage pour expier leurs fautes (ça, d’accord) et que leur initiative – la souffrance comme repentance – leur permettait de pouvoir revenir sur les lieux de leurs méfaits sans plus craindre qu’on leur cherche vengeance…

C’est en substance la tournure de cette histoire ; c’est un choix du scénariste et on ne le lui reprochera pas, mais… [ Attention, spoiler ! ] quid de la destinée de Catherine et d’Adeline si leur innocence n’avait pas été faite ? Croyaient-elles vraiment, en partant faire leur pèlerinage, qu’elles ne subiraient pas, à leur retour, la rage que ceux dont elles s’étaient éloignées auraient accumulée contre elles ? Ou bien ce "pouvoir du pèlerinage" existait vraiment mais n’aurait pas "fonctionné" dans des cas extrêmes comme celui que nous relate cette fiction ? Quoi qu’il en soit, ça n’est pas très grave, mais disons que la manière de présenter les choses nous fait nous interroger sur : "et si ça s’était passé autrement ?" Eternelle question, mère des uchronies…

Beaucoup de personnages interviennent dans cette histoire… Tant qu’on s’y perdrait presque un peu à la première lecture, certains se ressemblant fort. Beaucoup de lieux sont traversés, aussi. Trop pour que chacun soit traité comme il l’aurait mérité. Oui, les chemins de Saint-Jacques sont importants dans cette série, mais celle-ci ne se veut pas pour autant documentaire ou touristique et fait finalement la part belle à la fiction qui nous permet d’en suivre les tracés.

C’est Andrea Mutti qui signe les dessins. On l’a connu plus inspiré, plus soucieux des détails. On sait aussi qu’il sait être rapide tout en gardant un niveau de qualité appréciable. On s’en contentera donc, cette fois… en refermant l’album contents malgré tout d’avoir suivi cette aventure, mais au final pas aussi satisfaits qu’on aurait souhaité l’être.
 

Par Sylvestre, le 10 avril 2014

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