CANON GRAPHIQUE (LE)
De L'Etranger à La Métamorphose en passant par Lolita (XXe siècle)

C’est certainement le volume que j’attendais le plus des trois, principalement parce qu’il aborde la période qui me parle, ces auteurs modernes, ce radicalisme dans l’écriture, ces sensibilités exacerbées… J’avais hâte de voir les adaptations proposées.

Comme d’habitude avec ce genre d’ouvrages anthologique il y en a pour tous et graphiquement c’est très inégal. On passe d’un style très doux à de l’expérimentation pure, des planches BD, des illustrations, des résumés complets de livres ou de simples chapitres, avec cette fois une très jolie adaptation typographique de "Lettres à un jeune poète" de Rilke par James Uhler !!!
Cet épais volume aborde donc le vingtième siècle avec enthousiasme, en faisant une synthèse des plus grandes œuvres de cette période. Les choix sont parfois discutables, les oublis aussi (consacrer trois chapitres à Joyce, deux à Faulkner, deux à Yeates et aucun pour Dos Passos, DeLillo, Calvino, Svevo, Biely, Ionesco…), on a l’impression que les répétitions ne sont pas si utiles, néanmoins c’est une lecture passionnante qui nous démontre toute la diversité de ce siècle fascinant qui a revisité l’écriture dans sa globalité, tant sur le plan de la fiction, de la poésie, du théâtre… !

Cette collection anthologique a donc un réel intérêt culturel, une passerelle entre le texte et les images, entre les artistes qui croisent leur sensibilité. Le but n’est donc pas d’être exhaustif mais d’ouvrir le lecteur à des envies de livres, de fureter et de rencontrer d’autres auteurs tout aussi indispensables !

Alors bien sur, le volume est épais, ça demande du temps pour tout bien lire, malgré tout je trouve que le voyage en vaut largement la peine. Si seulement cet effort pouvait être suivi, perpétué, histoire de briser les clivages, de montrer que non, la littérature ça n’est pas une question d’élite, que même des œuvres exigeantes peuvent être abordées simplement !

Les trois volumes du "Canon Graphique" sont donc la preuve évidente que la frontière est mince entre tout ces médiums culturels.

Amis lecteurs, n’hésitez plus !

Par FredGri, le 26 janvier 2014