Capa, l'étoile filante

 
Sur 81 planches, c’est la vie de Endre Friedmann alias Robert Capa qui nous est contée. Plus précisément la période s’étalant de 1936 à 1954, celle concentrant les "faits d’armes" du pionnier du photojournalisme qu’il fut, dont certains clichés sont aussi connus que certains tableaux de grands maîtres.

En grand format et avec cette palette de couleurs réduite qu’il avait déjà utilisée dans Le carnet de Roger (BD parue aux éditions Sarbacane), l’auteur Florent Silloray revient cette fois sur la biographie d’un grand nom. L’exercice de résumer une vie de quelqu’un en quelques pages et en images n’est pas des plus faciles ; s’atteler à la biographie de quelqu’un de connu expose en outre aux remarques des "sachant". Dans Capa, l’étoile filante, on voit le "héros" dans de très nombreuses vignettes, la plupart du temps un doigt sur le déclencheur et d’autres à la mise au point. On ne voit donc pas avec ses yeux et c’est ainsi que certains clichés qui ont fait sa renommée se retrouvent mis en scène dans cette bande dessinée mais vus depuis un angle différent de celui auquel on est habitué. (Une affaire de droits de reproduction, aussi, éventuellement ?)

La chronologie des faits n’est pas linéaire : le récit commence en 1954 avant de vite se déplacer en 1936. Et les moments marquants de la carrière du photographe sont relatés : la guerre d’Espagne à laquelle il sera énormément fait référence par la suite vu qu’elle a été le théâtre d’un drame qui a durablement bouleversé Capa, Londres sous les bombes, le débarquement en Normandie, la libération de Paris, le Tour de France, la guerre du Vietnam, la naissance d’Israël, la guerre d’Indochine… Mais aussi des moments passés auprès de ses illustres amis et sujets de reportages : Ernest Hemingway, Pablo Picasso, Ingrid Bergman…

La vie extraordinaire d’un électron libre qui ne se contentait pas du plus simple, la vie d’un professionnel qui a fait des émules.
 

Par Sylvestre, le 17 avril 2016